Les géants du numérique condamnés par l’Union Européenne
Va-t-on voir les abus des multinationales du numérique mieux encadrés en Europe ? Les récentes condamnations d’Apple et de Google par la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) pour pratiques fiscales et commerciales abusives, laissent en tout cas entrevoir l’espoir d’une meilleure régulation des grandes entreprises sur le continent. La Commission Européenne avait en effet lancé contre Apple une action judiciaire visant les rabais fiscaux obtenus par l’entreprise en Irlande, où l’entreprise rapatrie ses bénéfices européens depuis près de 15 ans. Après des années de procédures, la CJUE a finalement condamné l’entreprise à rembourser 13 milliards d’euros d’avantages fiscaux. Dans le cas de Google, ce sont les pratiques anticoncurrentielles du géant américain qui ont été condamnées par la Cour, avec à la clé une amende de 2,4 milliards d’euros. “C’est une victoire pour des règles du jeu équitables et pour la justice fiscale”, se félicitait début septembre la Commissaire européenne Margrethe Vestager. Alors que les pratiques fiscales et commerciales, mais aussi les stratégies d’influence des grandes entreprises et en particulier des GAFAM sont de plus en plus controversées, ces condamnations marquent la volonté de l’UE de reprendre le contrôle sur son économie. Avec le Digital Service Act entré en vigueur l’an dernier, les condamnations pourraient se multiplier.
La Haye bannit les publicités pour les énergies fossiles et les services très carbonés
Selon une étude de l’ADEME en partenariat avec Greenflex, 81% des Français jugent que la publicité est trop présente dans nos vies et qu’il faudrait la réduire. Certains (65% des Français) seraient même favorables à l’interdiction de la publicité pour les produits et services qui contribuent le plus au réchauffement climatique, selon l’institut BVA. La bonne nouvelle, c’est que La Haye vient justement de décider une telle interdiction. La deuxième plus grande ville des Pays-Bas vient en effet de voter une loi bannissant de l’espace public les communications publicitaires pour les énergies fossiles, mais également pour tous produits et services à forte empreinte carbone. Exit donc les pubs pour les vols en avion, les croisières ou les compagnies pétrolières ou gazières à partir du 1er janvier prochain. Un exemple qui pourrait être suivi par d’autres grandes villes qui ont déjà entamé des réflexions sur le sujet : Edimbourg, Toronto, Graz… En France, la Convention Citoyenne pour le Climat avait proposé une telle interdiction pour les publicités pour les véhicules polluants, qui n’a pas été conservée par le gouvernement.
Le Royaume-Uni s’éloigne du charbon
Les énergies fossiles sont également dans la ligne de mire du Royaume-Uni, qui s’éloigne de plus en plus clairement de l’industrie du charbon. Le pays a fermé sa dernière centrale de production électrique au charbon, une première pour un pays du G7. S’il reste dépendant des énergies fossiles, avec encore près de 27% de sa production électrique générée par des centrales au gaz fossile, il a effectué une sortie rapide du charbon : en 2012, 41% de l’électricité produite au Royaume-Uni venait des centrales à charbon, contre 0 aujourd’hui. En septembre, la Haute Cour de Justice du pays avait également déclarée illégale la construction de la mine de charbon de Whitehaven, qui avait été autorisée par l’ex-gouvernement conservateur. Les juges ont estimé que “l’hypothèse selon laquelle la mine proposée n’entraînerait pas d’augmentation nette des émissions de gaz à effet de serre […] est juridiquement erronée”, et sa construction incompatible avec les objectifs climatiques du Royaume-Uni. La mine, qui devait servir à alimenter la production d’acier du pays, est donc pour l’instant arrêtée, en attendant de voir si l’entreprise fait appel de la décision. Rappelons qu’en France, deux centrales à charbon sont toujours en fonctionnement.
Le boom des voitures électriques en Norvège
Il y a désormais plus de voitures électriques que de voitures thermiques en Norvège. Le pays est depuis longtemps un leader dans le domaine, mais ces dernières années, il a connu une explosion de la popularité des véhicules électriques. En septembre, plus de 99% des véhicules vendus dans le pays étaient ainsi électriques. Comment la Norvège a-t-elle réussi cette transition massive vers l’électrique, alors qu’en France, les ventes de voitures thermiques continuent de représenter entre 75 et 80% des ventes ? C’est notamment grâce à une politique fiscale et financière ultra-incitative : les véhicules électriques sont subventionnés et exemptés de TVA, alors que les véhicules thermiques sont surtaxés jusqu’à 100%. Mais surtout, le pays a tout fait pour favoriser le développement d’une infrastructure routière favorable aux véhicules à faibles émissions : le réseau de bornes de recharge est ultra développé, et les véhicules électriques bénéficient de tarifs de stationnement préférentiels. Conséquence : les consommateurs se sont naturellement tournés vers l’électrique. Preuve qu’en matière de transition écologique, quand on peut, on veut !
Les tigres réintroduits au Kazakhstan, 70 ans après
A quelques semaines de la COP16, une bonne nouvelle pour la biodiversité. Les tigres avaient disparu du Kazakhstan il y a plus de 70 ans, sous la pression de l’industrialisation et de l’expansion agricole qui avaient détruit son habitat naturel, mais aussi de la chasse. Mais deux tigres de Sibérie viennent d’être réintroduits dans la réserve de Ile-Balkash. Après des années de travail avec les communautés locales et des ONG, et des opérations de restauration des écosystèmes, Bodhana and Kuma, un couple de tigres a été replacé dans une zone semi-sauvage. Leur descendance pourrait permettre de repeupler la zone, où ce prédateur a historiquement joué un rôle de régulateur des écosystèmes et de la biodiversité.