Publié le 30 mai 2019
SOCIAL
Semaine du développement durable : changer les comportements pour répondre au défi climatique
Pour répondre aux enjeux du changement climatique, il est nécessaire de modifier nos modes de vie. Alimentation, transports, déchets… Tous les pans de la consommation sont concernés. Et ces changements sont déjà à l’œuvre. Le point sur cinq secteurs en pleine ébullition, à l'occasion de l'ouverture de la semaine du développement durable qui se déroule du 30 mai au 5 juin.

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Alimentation : plus bio, plus locale, plus vegan
Les scandales alimentaires, les dangers des pesticides ou la maltraitance animale peuvent conduire à se tourner vers le bio, les circuits courts ou le véganisme. Mais le climat est aussi l’une des raisons invoquées pour changer son alimentation. L'élevage génère 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. Et chaque année, en France, le gaspillage alimentaire pèse pour 3 % des émissions de CO2. Selon une enquête de l’agence bio réalisée début 2019, 57 % des Français déclarent ainsi avoir modifié leurs habitudes alimentaires pour éviter le gaspillage, respecter la saisonnalité des produits ou privilégier les circuits courts. Résultat, en 2018, près de 9 consommateurs sur 10 disent avoir acheté du bio. Le marché vegan et végétarien a fait un bond de 24%. Les circuits courts comptent désormais pour 8 à 9% de la consommation.
Déchets : le plastique n’est plus fantastique
Le monde frôle l’overdose de plastique depuis plusieurs années déjà, mais 2018 a marqué une prise de conscience planétaire sur les ravages de ces déchets. Depuis un an, les actions et autres challenges destinés à chasser le gaspillage des emballages plastiques et à nettoyer l’environnement se multiplient. Ils sont portés par les médias et le travail des associations comme Zéro Waste. L’utilisation de produits recyclés devient tendance, le vrac fait son nid avec près de 50 % des consommateurs ayant réalisé un achat alimentaire sans emballage en 2018 (mais seulement 1 % de manière régulière et systématique), et la consigne pourrait faire son grand retour.
Travail : le climat, nouveau critère de choix de carrière
Faire carrière oui, mais pas si cela endommage la planète… C’est le crédo d’un nombre croissant d’étudiants, notamment issu des grandes écoles. 30 000 d'entre eux issus de Polytechnique, HEC, l’Essec, l’ENS ou les Mines Agro-ParisTech ont signé le Manifeste pour un réveil écologique. Leur objectif : faire pression sur leurs futurs employeurs pour qu’ils prennent davantage en compte l’environnement dans leur stratégie, sans quoi ils boycotteront leur entreprise. Si tous les étudiants ne peuvent se permettre ce luxe, d’autres moyens existent pour faire entendre leur voix. Chaque vendredi du printemps, des centaines de milliers d’étudiants dans le monde ont battu le pavé pour demander aux gouvernements mais aussi aux écoles de mieux prendre en compte la dimension climatique dans leur politique et leurs programmes.
Transports : ceux qui aiment le climat prendront le train
Prendre l’avion ? Ce n’est plus tendance en Suède où il est mieux vu de se déplacer en train ou de revoir sa destination de vacances… Poussé par des considérations écologiques, le phénomène porte même un nom, le Flygskam ou la honte de prendre l’avion. Si la démarche gagne du terrain dans d’autres pays, elle reste pourtant marginale : selon l’IATA (association internationale du transport aérien) 4,6 milliards de personnes prendront l’avion en 2019 soit 250 millions de plus qu’en 2018. En France, le nombre de passagers a progressé de 5,2 % en 2018. Dans le même temps, le covoiturage s’installe dans les mœurs : 42 % des Français ont déjà expérimenté la pratique en tant que passager ou conducteur. En ville, on troque de plus en plus facilement sa voiture ou son scooter contre un vélo ou une trottinette !
Mode : la slow fashion, nouvelle tendance
Et si la nouvelle mode, c’était de consommer moins mais mieux ? En 2018, 44 % des consommateurs français interrogés par l’Institut français de la mode affirmaient avoir acheté moins de vêtements. Si pour la majorité, la contrainte était d’origine budgétaire, 40 % évoquaient toutefois un choix réfléchi de consommation pour des raisons sociales (conditions de travail des ouvriers), mais aussi environnementales (pollution, climat…). Et pour ceux qui ne peuvent pas renoncer à de nouvelles pièces, le seconde-main est aujourd’hui incontournable. En témoigne le chiffre d’affaires des ventes de vêtements entre particuliers : 100 milliards de dollars en 2018 dans le monde, soit quatre fois plus qu’en 2015.
Béatrice Héraud @beatriceheraud