Publié le 19 juillet 2025

C’est une tendance qui ne faiblit pas sur les réseaux sociaux. Face à la crise écologique, des centaines de jeunes témoignent de leur pessimisme quant à notre capacité à redresser la barre : on les appelle les “climate doomers”. Résultat d’une éco-anxiété grandissante, ce phénomène participe à freiner l’action climatique.

Ce qu’il faut retenir :

  • Après les “boomers”, voici venu le temps des “climate doomers”. Formé à partir du mot “doom” qui évoque en anglais un “destin tragique”, ce surnom désigne les personnes, en général des milléniaux ou des jeunes issus de la génération Z, qui ont une conscience accrue de la crise climatique, mais se sentent impuissants face à ses impacts environnementaux et sociaux et le manque d’action des gouvernements.
  • Popularisé sur TikTok, le “climate doomism” s’inscrit dans la lignée des discours collapsologues et se nourrit d’une actualité peu propice aux bonnes nouvelles. Le risque : que les jeunes générations, convaincues d’une issue inévitable, renoncent à soutenir la lutte contre la crise climatique. “Il est juste de dire que récemment, beaucoup d’entre nous, climatologues, avons passé plus de temps à discuter avec les pessimistes qu’avec les négationnistes”, témoigne au Washington Post le scientifique américain Zeke Hausfather.
  • D’après un rapport allemand pointé par le média belge RTBF, le “doomism” fait ainsi partie des douze discours participant à freiner l’action climatique. “Ce discours sous-entend que l’atténuation est vaine et suggère que la seule réponse possible est l’adaptation (…) ne favorisant pas le travail difficile de construction d’un engagement climatique et de réflexion sur des solutions efficaces”, observe l’auteur de la publication.
  • Le phénomène renvoie par ailleurs au sentiment d’éco-anxiété qui continue de progresser. En France, 4,2 millions de personnes seraient concernées par ce mal-être selon une récente étude de l’Ademe, les 25-34 ans représentant la tranche d’âge la plus touchée. A cela s’ajoute une tendance à “l’essoufflement vert”, selon la Fondation Jean Jaures. Une forme de fatigue face “au puits sans fond” que représente l’écologie pour une partie des citoyens, “générant chez certains le retrait, voire le recul”. Reste que le meilleur remède repose dans l’action pour de nombreux militants et experts. “L”éco-anxiété (…) c’est aussi une bonne nouvelle pour la transition environnementale dès lors que ces souffrances sont et seront dépassées par le passage à l’éco-action”, souligne l’Ademe.
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