Publié le 26 juillet 2025
La plateforme de streaming Spotify est accusée d’avoir favoriser des artistes créés grâce à l’intelligence artificielle, au détriment des véritables musiciens. Une stratégie qui permettrait au leader du secteur d’atteindre plus facilement ses objectifs financiers.
Ce qu’il faut retenir :
- Avec trois albums à leur actif et presque 1,4 million d’écoutes sur Spotify en seulement quelques mois, The Velvet Sundown fait partie de la nouvelle scène musicale folk. A une différence près, ce groupe a été créé de toutes pièces grâce à l’intelligence artificielle (IA). Si la démarche artistique questionne, le succès soudain du groupe braque les projecteurs sur un enjeu très concret : le business model des plateformes de streaming musical. Le leader du secteur, Spotify, aurait en effet favorisé les chansons de The Velvet Sundown dans les playlists et recommandations des utilisateurs, au détriment des vrais artistes.
- Comme de nombreuses plateformes, Spotify utilise un modèle standard de financement, dit “market centric”. Cela signifie que les revenus générés par les abonnements et les publicités sont mis en commun puis redistribués selon le nombre d’écoutes du catalogue d’un artiste, rapporté à l’ensemble des écoutes de la plateforme. En mettant en avant des morceaux composés grâce à l’IA, l’entreprise fait donc d’une pierre deux coups. Elle réduit les revenus versés aux véritables musiciens et s’évite de verser une redevance aux “artistes fictifs”, qui n’en bénéficient pas.
- La pratique pourrait devenir une problématique centrale dans l’industrie musicale, alors que 10% des morceaux ajoutés chaque jour sur la plateforme française Deezer sont par exemple générés par IA. De plus, aucune réglementation n’oblige aujourd’hui Spotify, comme ses concurrents, à signaler les musiques créées grâce à l’intelligence artificielle. Un manque de transparence qui ne laisse pas la possibilité aux utilisateurs de choisir de manière éclairée quel type de musique ils souhaitent consommer.
- L’intérêt de Spotify pour l’IA ne s’arrête par ailleurs pas à la musique. Daniel Ek, le fondateur de l’entreprise a annoncé mi-juin injecter 600 millions d’euros dans Helsing, une start-up spécialisée dans le développement de l’IA militaire, via son fonds d’investissement. La nouvelle a entraîné une vive polémique, conduisant à un appel au boycott de la plateforme accusée de financer indirectement les guerres. Plusieurs artistes ont même pris la décision de retirer leurs morceaux de la plateforme.
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