Duralex sauvé par ses salariés
C’est une pépite du patrimoine industriel français. Duralex, placé sous redressement judiciaire en avril, a finalement été sauvé par ses salariés. La mythique verrerie française s’est ainsi transformée fin juillet en une Scop, une société coopérative de production, détenue par ses salariés. Le tribunal d’Orléans a en effet préféré ce projet de reprise à deux autres propositions. Il faut dire qu’en 30 ans, la société a vécu un dépôt de bilan en 2004, une liquidation judiciaire en 2008 et un redressement en 2020, puis un nouveau redressement cette année, malgré la reprise par Pirex en 2021.”Le choix du tribunal a été de ne pas reproduire un schéma qui ne marchait pas : un gros groupe industriel arrive, promet de réinvestir mais finalement augmente juste les dividendes au détriment de l’outil industriel”, indique Vincent Javicoli, directeur de l’Union régionale des Scop et Scic d’Île-de-France (URSCOP ICD). Reste à transformer l’essai. Une rare “happy end” pour ce secteur.
Le devoir de vigilance adopté en Europe
C’est une avancée majeure pour la transformation de l’économie. En avril dernier, le Parlement européen a adopté la directive sur le devoir de vigilance. Un vote qui est intervenu 11 ans jour pour jour après le Rana Plaza, du nom de cette usine au Bangladesh, sous-traitante de grandes marques, qui s’était effondrée, provoquant la mort de plus de 1000 ouvrières. Cette directive doit justement pousser les multinationales à garantir le respect des droits humains et environnementaux tout au long de leur chaîne de valeur. Si aujourd’hui, la directive est fragilisée en Europe, son adoption a été une “première historique” sur le continent.
CNews sanctionnée pour climatoscepticisme, une première
C’était le 11 juillet dernier. Pour la première fois, la chaîne d’informations en continu CNews, propriété du milliardaire Vincent Bolloré, a été sanctionnée par l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel, pour des propos climatosceptiques. “Le réchauffement climatique anthropique est un mensonge, une escroquerie. (…) Nous expliquer que c’est à cause de l’Homme ça non, ça c’est de l’ordre du complot, et pourquoi ça a autant de poids ?”, avait déroulé au micro de CNews l’économiste Philippe Herlin, soutien du candidat d’extrême-droite Eric Zemmour lors de la campagne présidentielle de 2022. Pour l’Arcom, cela constitue un “manquement” aux obligations de la chaîne qui “est tenu[e] d’assurer une présentation honnête des questions prêtant à controverse, en particulier en assurant l’expression des différents points de vue”.
BNP Paribas abandonne un projet immobilier controversé en région parisienne
Le projet initial était simple : BNP Paris Immobilier devait défricher plusieurs hectares de forêt dans le “Bois Lumière” à Noisy-le-Grand pour installer un espace de coworking, une crèche et 600 logements. Mais c’était sans compter la mobilisation citoyenne et écologiste. Dénonçant un “projet qu’on qualifie d’écocide“, Jean Galvier, vice-président de l’association Renard a lancé l’alerte. Il a été suivi par plusieurs associations dont la Ligue de protection des oiseaux (LPO) qui défendait “un réservoir de biodiversité et un élément de la trame verte indispensable au maintien de la nature en ville à Noisy-le-Grand”. Face aux contestations, BNP Paribas a finalement fait machine arrière. “Aujourd’hui ce qui motive notre décision est le fait qu’il n’y ait pas d’apaisement ni de consensus cinq ans après le lancement du projet”, a -t-on expliqué à Novethic. Une victoire de taille pour les associations, dont le Groupe national de surveillance des arbres (GNSA) créé par Thomas Brail, figure de proue de la mobilisation contre l’autoroute A69 dans le Tarn.
Un élevage porcin de Bretagne privé d’aides publiques
C’est une information un peu passée inaperçue. Une actualité qu’on pourrait qualifier de “ouais, bof” de prime abord. Et pourtant, elle pourrait marquer un véritable tournant. En octobre dernier, la Cour d’appel de Rennes a en effet confirmé la condamnation d’un élevage porcin breton pour cause de pollution d’un cours d’eau. La société avait en effet déversé du lisier en importante quantité. L’éleveur n’a de ce fait, pas pu bénéficier des aides liées à l’apprentissage, mais aussi à la Politique agricole commune (PAC). “Cela implique une charge financière beaucoup plus lourde pour l’entreprise condamnée, qui, ici, double le montant de l’amende pénale”, explique Léon Leost, pilote du réseau Juridique de France Nature Environnement.