Publié le 22 janvier 2021
SOCIAL
Parité en entreprise : la France poussée à étendre les quotas de femmes aux comités exécutifs et de direction
Dix ans après la loi Copé-Zimmermann imposant 40 % de quotas de femmes dans les conseils d'administration, le Haut Conseil à l'égalité appelle à étendre cette mesure aux comités exécutifs et de direction. Alors que le taux de femmes plafonne à 17 % dans les Comex, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, s'est dit favorable à cette extension. Une proposition de loi, en ce sens, devrait être déposée à la mi-mars.

@FeodoraChiosea
[Mise à jour le 26 janvier] C'était en 2011. La part de femmes dans les conseils d'administration plafonnait alors à 20 % dans les entreprises du CAC40. Dix ans plus tard, le taux a plus que doublé atteignant désormais 44,6%. Mais cette explosion de la présence de femmes ne s'est pas faite naturellement. Il a fallu, pour cela, que la France impose des quotas dans les CA avec la loi Copé Zimmermann. Afin de poursuivre cette dynamique, le 26 janvier, le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE) a appelé à étendre cette mesure aux comités exécutifs et de direction.
"L'enjeu est de taille car lutter contre le difficile accès des femmes aux postes de responsabilité, connu également sous l'appellation de "plafond de verre", fait partie intégrante des leviers à actionner pour parvenir à l'égalité professionnelle réelle entre les femmes et les hommes", estiment, dans une déclaration commune, la présidente du HCE, Brigitte Grésy et la co-autrice de la loi de 2011, l'ex-députée Marie-Jo Zimmermann. Le HCE recommande ainsi de fixer un quota de 20 % de femmes dans trois ans dans les comités exécutifs et de direction puis 40 % dans six ans.
Une loi en mars
Alors qu'une seule femme dirige actuellement une entreprise du CAC40 en la personne de Catherine Mc Gregor, directrice générale d'Engie et que le taux de femmes dans les comités de direction des grandes entreprises ne dépasse pas 17 %, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire s'est dit favorable le 18 janvier, à cette mesure. "Nous avons la réalité d'une situation qui ne s'améliore pas assez vite. Ni sur l'égalité salariale, ni sur des postes de direction", a déclaré le ministre lors d'une audition à l'Assemblée nationale dans le cadre de la mission d'information sur l'égalité économique et professionnelle ajoutant qu’"il faut maintenant être capable de passer la vitesse supérieure, et donc de rentrer dans une logique plus ambitieuse qui passe par des quotas".
Avec les ministres du Travail Élisabeth Borne, de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal et de l'Égalité entre les femmes et les hommes Élisabeth Moreno, le ministre de l’Économie va ainsi pousser "pour qu'il y ait une proposition de loi qui puisse être déposée dans la semaine du 15 mars", a précisé le ministre de l'Économie.
La France n’est pas le seul pays à se pencher sur la question des quotas dans les Comex. En novembre dernier, le gouvernement allemand a accepté, après moult négociations, d’imposer un quota obligatoire dans les comités exécutifs des sociétés cotées en Bourse. Désormais les directoires devront obligatoirement compter une femme à partir du moment où ils sont composés de trois membres.
Marina Fabre, @fabre_marina avec AFP