Publié le 02 juin 2017
ENVIRONNEMENT
[Infographie] Après le retrait des États-Unis, qui est dans l’Accord de Paris ?
À ce jour, 147 parties ont ratifié l’Accord de Paris qui vise à limiter le réchauffement de la planète à 2 degrés, voire 1,5 degré, d'ici la fin du siècle. Ces pays représentent 83 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Mais, le 1er juin, l'annonce par Donald Trump du retrait des États-Unis fait chuter ce taux à 65 %.

@Conception Alvarez
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Au 1er juin 2017, 147 parties à la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC) ont ratifié l’Accord de Paris... Y compris les États-Unis. Malgré l'annonce par Donald Trump du retrait américain, Washington est pour l'heure toujours au rang des pays engagés. La Croatie, la Géorgie ou encore le Nigéria sont les derniers à avoir rejoint le combat contre le réchauffement.
Tous réunis, ils couvrent 83 % des émissions de gaz à effet de serre. Mais si les États-Unis sortent effectivement à terme de l’Accord, ce taux va chuter à 65 %... Pas loin du seuil fatidique de 55 % qui a permis l'entrée en vigueur de l’accord.
La Syrie et le Nicaragua seuls pays non signataires
Ce seuil a été atteint le 4 novembre dernier, dix mois seulement après la COP21. Jamais un traité international n'était entré en vigueur si vite après son adoption. Quelques semaines auparavant, les ratifications simultanées chinoises et américaines - les deux plus gros pollueurs mondiaux - avaient alors permis d’accélérer le processus.
Aujourd’hui, seuls deux pays n’ont pas adopté l’Accord de Paris (en gris sur la carte). Il s’agit du Nicaragua, qui avait fait part de son opposition au moment de l’adoption du texte pendant la COP21, et de la Syrie, en pleine guerre civile.
Sur les 195 parties à avoir adopté le texte à Paris en décembre 2015, une cinquantaine doit encore le ratifier (en orange clair sur la carte) : quelques pays d’Amérique du Sud et d’Afrique, mais surtout la Russie qui représente 7,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Mécanisme de dénonciation
L’Accord de Paris a été qualifié d’"historique" car il est le premier accord universel sur le climat. Il engage tous les États et non seulement les pays développés, comme ce fut le cas pour le Protocole de Kyoto, signé en 1997 et entré en vigueur en 2005. L’Accord de Paris demande à tous les pays du monde de contribuer, à leur échelle, à la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre pour limiter la hausse de la température globale bien en dessous des 2°C, et si possible à 1,5°C, d’ici la fin du siècle. Ses mesures portent sur la période post-2020.
Un premier processus de révision des engagements de chacun des pays aura lieu l’année prochaine puis les contributions nationales devront être revues à la hausse tous les cinq ans. Par ailleurs, le texte prévoit que les pays développés assistent financièrement les pays en développement.
Cela doit se faire à travers un fonds de 100 milliards de dollars par an pour favoriser la transition énergétique des pays du Sud. Mais cette somme, dont le montant devrait être révisé en 2025, a du plomb dans l'aile avec le retrait de Washington qui en aurait été le principal contributeur.
Une sortie au long cours
Cependant, le retrait américain n'est pas immédiat. Si un pays souhaite sortir de l’accord, un mécanisme de dénonciation existe. Au bout de trois ans à compter de la date d'entrée en vigueur, une Partie peut le dénoncer à tout moment. Le retrait prendra effet un an plus tard.
Cela signifie que la décision américaine ne devrait prendre effet qu'en 2020, soit après la fin du mandat actuel de Donald Trump. Ce qui n'empêchera pas ce dernier, entre temps, de faire sauter les réglementations environnementales du pays.
Concepcion Alvarez @conce1