Publié le 28 août 2025

Le PIB pourrait croître de plus de 13 % d’ici 2100 si les gouvernements renforçaient leur action climatique, selon un rapport de l’ONU et de l’OCDE. Les Etats sont appelés à muscler leurs politiques en vue de la COP30 sur le climat en novembre.

Renforcer les objectifs des politiques climatiques serait bénéfique pour l’économie. C’est ce que démontre, à rebours des reculs actuels en matière écologique, un récent rapport co-écrit par l’Organisation des Nations unies (ONU) et l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). “Les données montrent qu’une action climatique accélérée peut être un puissant moteur de croissance, ouvrant la voie à un large éventail d’opportunités et de dividendes en matière de développement”, expliquent les auteurs.

D’après les calculs des économistes des deux instances internationales, la mise en œuvre de politiques climatiques plus ambitieuses pourrait contribuer à augmenter de plus de 13% le PIB mondial d’ici 2100, notamment en favorisant le dynamisme de secteurs comme la transition énergétique, mais aussi en réduisant les pertes liées à la crise climatique.

Les politiques climatiques actuelles insuffisantes

“Les impacts du changement climatique ne sont plus une menace lointaine ; ils perturbent déjà les sociétés, les écosystèmes et les économies du monde entier”, écrivent ainsi les auteurs, qui rappellent que l’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée. Elle est la première à franchir le seuil symbolique de 1,5 degré de réchauffement, qui était l’un des objectifs de l’Accord de Paris signé en 2015 dans la capitale française. Les risques économiques notamment, se matérialisent de plus en plus concrètement alors que canicules, événements météorologiques extrêmes ou encore sécheresses frappent désormais de plus en plus d’acteurs économiques et sociaux, générant chaque année des pertes qui se chiffrent en milliards à travers le monde.

Face à ce risque, l’ONU et l’OCDE s’inquiètent d’ailleurs que “l’incertitude économique croissante, les tensions géopolitiques et l’augmentation de la dette publique modifient les priorités et pèsent sur les budgets publics, notamment en matière de climat”, entraînant un recul des actions climatiques, à quelques semaines seulement d’une COP30 sur le climat essentielle. “Un ralentissement de l’action climatique risque de retarder des investissements indispensables, d’affaiblir la résilience de l’économie et d’accroître les dommages climatiques, avec des conséquences sociales, économiques et financières considérables”, préviennent ainsi les auteurs.

Renforcer les contributions climatiques

Ces derniers appellent notamment les gouvernements mondiaux à aligner leurs politiques publiques sur les objectifs des accords internationaux sur le climat. Les différents pays signataires de l’Accord de Paris sur le climat doivent en effet réviser à la hausse et déposer leurs “contributions déterminées au niveau national” (ou NDC en anglais), c’est-à-dire leurs objectifs nationaux en vue de la COP30 en novembre.

Pour cela, le rapport préconise notamment d’“optimiser les financements publics” pour le climat, notamment en continuant à investir dans les énergies renouvelables, les solutions de sobriété énergétique et climatique ou encore la rénovation thermique des bâtiments. Des investissements qui, malgré la crise budgétaire traversée par de nombreux Etats, pourraient s’avérer profitables, en créant de nombreux emplois et des revenus fiscaux. “Une ambition climatique plus forte est non seulement réalisable, mais aussi économiquement rentable, même à court terme”, concluent ainsi les organisations internationales. Un rappel essentiel alors que, selon les évaluations de l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE), les investissements climatiques ont baissé en France de 5% entre 2023 et 2024.

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