Le virus grippe l’économie mondiale
En janvier 2020, le Coronavirus (Novethic ne parlait pas encore de Covid-19) était une maladie lointaine dont les risques de propagation en France étaient "très faibles" selon l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn. Et pourtant, déjà, des soubresauts économiques nous forçaient à nous y intéresser. Avec la mise en quarantaine de Wuhan, véritable hub industriel, l’hyper-dépendance européenne aux usines chinoises nous sautait alors aux yeux. PSA choisissait de rapatrier ses salariés, Toyota fermait ses lignes de production, Apple essayait de se tourner vers d’autres fournisseurs… Les pays du monde étaient déjà touchés avant même que le Covid-19 ne s’installe sur leur territoire.
Du confinement au plan de relance
C’était le 12 mars dernier. Dans son allocution, le chef de l’État n’a jamais prononcé le terme "confinement" mais tout y était : fermeture des écoles, et des commerces non essentiels, limitation des déplacements au strict minimum. Et déjà Emmanuel Macron évoquait "la plus grave crise sanitaire depuis un siècle", et il assurait combattre "quoi qu’il en coûte". Un an plus tard, le Président assume toujours cette formule désormais célèbre et veut accélérer sur la vaccination. Reste que le plan de relance français de 100 milliards d’euros, financé à 40 % par le fond de relance de l’UE, prend du retard. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire évoque des raisons "technocratiques". "C’est trop lent et trop compliqué. Nous devons accélérer", prévient-il.
Quand les Français découvrent les zoonoses
Mais d’où vient ce mystérieux virus ? Les scientifiques ont répondu d’une seule voix, dès le mois de février 2020 : zoonose. Une notion, rarement entendue par le grand public, définissant une maladie qui se transmet de l’animal à l’humain. Si les scientifiques ne savent toujours pas qui du pangolin, de la chauve-souris, du vison, est à l’origine du virus, ils ont enfin pu montrer le lien, concret, entre la destruction de la biodiversité et l’apparition des pandémies. Cela fait des années qu’ils alertent sur ce sujet sans qu’aucun dirigeant n’en fasse sa priorité. Désormais, lorsque les plus grands experts annoncent que les pandémies vont être plus fréquentes, plus meurtrières et plus coûteuses sans changement profond, leur alerte est tangible. Preuve en est, le Forum économique mondial a placé cette année les épidémies comme le risque le plus dangereux à court et moyen terme pour l’humanité.
L’explosion des inégalités sociales
Dès le premier confinement, les reportages télévisés montrant les files d’attente interminables devant les associations de dons alimentaires illustraient dramatiquement la détresse de milliers de personnes privées parfois de petits emplois qui leur permettaient de survivre. Ces images reflètent une réalité chiffrée : le Covid-19 a renforcé les inégalités, déjà fortes avant la pandémie. Le dernier rapport d’Oxfam rapporte qu’en 200 et 500 millions de personnes risques de basculer dans la pauvreté du fait de la crise. Dans de nombreux pays comme en Tunisie, aux Pays-Bas, au Danemark… Les populations les plus touchées, à bout de souffle, ont fait éclater leur colère et multiplient les manifestations contre les annonces de confinement ou de couvre-feux.
Les vaccins, une lueur vacillante
Le 10 novembre, c’est l’effervescence. Alors que l’horizon est bouché par la pandémie, les laboratoires Pfizer et Biontech annoncent disposer d’un vaccin efficace à 90 % contre le Covid-19. S’ensuit une course folle du mieux disant entre les laboratoires. Dès le mois de décembre, un ballet de camions commence à quitter les usines de Pfizer dans le Michigan. Mais l’enthousiasme retombe vite : alors que les campagnes vaccinales démarrent sur les chapeaux de roues un peu partout dans le monde, que le Royaume-Uni ou les États-Unis ont déjà vacciné des millions de citoyens la France plafonne alors, début janvier à 500 personnes vaccinées. Un rythme ridiculement lent dans un des pays le plus méfiant envers le vaccin. Si, depuis, la France a accéléré la cadence, un autre problème vient se superposer : le manque de dose.