Publié le 12 mars 2020

POLITIQUE

Coronavirus : Emmanuel Macron met la France en état d’urgence sanitaire mais ne répond pas à l’urgence économique

À partir de lundi 16 mars, tous les établissements scolaires seront fermés en France et les salariés seront invités à avoir recours au maximum au télétravail afin d’endiguer la propagation de l’épidémie de Coronavirus Covid-19. Emmanuel Macron assure que le pays doit aussi se mobiliser pour son économie. Si le recours au chômage partiel va être simplifié, le Président n’annonce pas de plan de relance, contrairement à de nombreux autres pays.

Emmanuel Macron Coronavirus 12 mars
Emmanuel Macron a annoncé la fermeture de tous les établissements scolaires de France.
Capture d'écran

La France compte 69 décès, 105 personnes en réanimation et presque 3 000 malades. Les cas de contamination s’étendent et les marchés ont connu une journée noire avec un CAC40 en recul de plus de 12 %. L'allocution du Président de la République, Emmanuel Macron, était donc très attendue ce jeudi 12 mars. Il l'a débuté en posant directement le cadre: le coronavirus est "la plus grande crise sanitaire qu'a connue la France depuis un siècle". 

"Malgré nos efforts pour le freiner, la propagation du virus est en train de s'accélérer", explique-t-il, assurant que "la priorité absolue est notre santé". En ce sens, sa principale mesure est l’annonce de la fermeture des établissements scolaires. "Dès lundi (16 mars, ndr), les crèches, écoles, collèges, lycées et universités seront fermés et ce jusqu'à nouvel ordre", a-t-il annoncé. 

"Nos enfants et nos plus jeunes sont celles et ceux qui propagent le plus rapidement le virus, même si les enfants n'ont parfois pas de symptômes", explique-t-il. Pour le Président, l’enjeu est à la fois de "les protéger et de réduire la dissémination du virus". En parallèle, il appelle les salariés et les entreprises à favoriser le télétravail pour limiter au strict minimum les déplacements.

Mobilisation générale

Outre la crise sanitaire, Emmanuel Macron entend aussi sonner la "mobilisation générale économique quel qu'en soit le coût". "Nous n'ajouterons pas à la crise sanitaire, la crise des fins de mois, la peur des entrepreneurs", assure-t-il. Comme déjà annoncé par son gouvernement, le chef de l’État veut favoriser le recours au chômage partiel, dont le coût sera pris en charge par l’État. D’ores et déjà, 3 600 entreprises en ont fait la demande pour environ 60 000 salariés, avait indiqué précédemment la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. 

En revanche sur le plan macroéconomique, le Président n’a pas annoncé de nouvelles mesures. Alors que la Chine a débloqué 43 milliards de dollars pour aider ses entreprises, le Japon quatre milliards de dollars, l'Angleterre 25 milliards de livres et l'Italie 25 milliards d'euros, la France ne promet aucun plan chiffré à même de rassurer les marchés. Le Président assure toutefois avoir demandé au gouvernement de préparer un "plan de relance français et européen".

Il semble essentiellement vouloir s’appuyer sur l’Union européenne qui a promis un fonds d'investissement de 25 milliards d'euros (essentiellement issu de fonds existants) et sur la Banque centrale européenne (BCE) qui prévoit d'acheter 120 milliards d'euros de dettes supplémentaires pour aider les entreprises. Emmanuel Macron a jugé que les décisions de la BCE ne seraient cependant pas "suffisantes" face à la crise.

Ludovic Dupin @LudovicDupin


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