Publié le 05 janvier 2021
ÉCONOMIE
Les cinq défis du plan de relance français pour 2021
Le plan de relance français va être la priorité des semaines à venir. De l’explosion de la pauvreté à la faillite des entreprises en passant par la rénovation énergétique des bâtiments, il devra répondre à cinq défis majeurs, cinq priorités de 2021. Une année clé qui mettra la France sur les rails de 2030.

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Limiter la casse pour les entreprises
La relance de l’économie sera difficile à mener si les entreprises mettent la clé sous la porte… En 2020, elles ont réussi à faire le gros dos, soutenues par les mesures du plan d’urgence (chômage partiel, fonds de solidarité, prêts garantis par l’État, etc.). Mais 2021 risque de voir s’enchaîner les faillites d’entreprises trop fragiles. L’OFCE, l’institut de recherche économique lié à Science Po, évalue à près de 180 000 emplois en danger pour cause de faillite. Face à cela, le gouvernement espère limiter la casse, d’abord en réduisant les impôts de production (20 milliards sur deux ans). Mais aussi en pérennisant des mesures comme le chômage partiel (6,6 milliards d’euros en 2021), assorti d’un renforcement de la formation des salariés.
Répondre à l’explosion de la pauvreté
Alors que 2020 aurait dû marquer une nouvelle réduction de l’extrême pauvreté, la pandémie a inversé la courbe. En France, la situation est préoccupante, le Secours catholique a prévenu que la barre des 10 millions de pauvres a été franchie. Face à cette situation, le gouvernement a développé un plan de soutien, dans le cadre du plan de relance, de 100 millions d’euros pour soutenir les associations. Parallèlement, il assure que 1 % des 100 milliards du plan de relance est destiné aux quartiers défavorisés. Le gouvernement va devoir mettre les bouchées doubles pour convaincre les professionnels du secteur pour qui le compte n’y est pas.
Relocaliser en France, année zéro
Alors que la pandémie a mis en lumière l’extrême dépendance de la France dans des secteurs stratégiques, Emmanuel Macron s’est donné pour mission de relocaliser certaines activités. Il consacre 15 milliards à l’innovation et les relocalisations dans le plan de relance, dont un milliard d’aides directes. Si l’objectif est de préparer la France de 2030, 2021 sera l’année zéro de ces relocalisations. Il s’agit de bien choisir les activités d’avenir et surtout de lancer une dynamique. De mauvais choix de filières risqueraient de ruiner la stratégie française à long terme.
Rénover les bâtiments, une étape majeure vers la neutralité carbone
Le gouvernement a annoncé en septembre consacrer 7,5 milliards d’euros en 2021 et 2022 à la rénovation énergétique des bâtiments. Quatre milliards iront à la rénovation des bâtiments publics et deux milliards, via MaPrimeRénov, aux ménages notamment. La rénovation des bâtiments est un des serpents de mer des politiques publiques. La France pourrait ainsi économiser "440 000 tonnes de CO2, l’équivalent de 125 000 voitures". Si l’État arrive à lancer la dynamique en 2021, et qu’il pérennise ces investissements au-delà de 2022, il se mettrait réellement sur la voie de la neutralité carbone.
Faciliter l’accès aux mesures de relance
Le plan de relance est constitué d’une galaxie disparate de mesures. Au risque que les principaux intéressés passent à côté. Le gouvernement promet des mesures de simplification administrative pour avoir recours aux nouveaux dispositifs. Il compte aussi suivre au plus près l’évolution des dépenses pour s’assurer de leur efficacité. Conseil de suivi présidé par le Premier ministre, comité de pilotage présidé par le ministre de l’Économie, conseil interministériel, comités de suivi régionaux… Cet empilement de comités doit garantir que les entreprises qui en ont besoin accèdent bien aux dispositifs.
Arnaud Dumas, @ADumas5 et Marina Fabre, @fabre_marina