Publié le 14 décembre 2020
ÉCONOMIE
Covid-19 : la vaccination commence et la course au froid est lancée
Pfizer a gagné la course aux vaccins et les premières doses sortent des usines américaines. États-Unis et Royaume-Uni sont les premiers servis, mais rapidement les doses vont arriver dans le monde entier dont l’Europe. Une logistique qui s’annonce complexe car le vaccin doit être conservé à -70 °C, et la France par exemple n’est pas encore équipée pour cela.

@Jeff Kowalsky/AFP
Si le Royaume-Uni a été la première nation a entamé un programme de vaccination, les choses sérieuses ont réellement commencé ce week-end aux États-Unis avec le début de la distribution de dizaine de millions de doses du vaccin anti-Covid Pfizer/BioNTech. Un ballet de camions a commencé à quitter, sous les applaudissements, l'usine Pfizer de Kalamazoo, dans le Michigan, vers les plateformes des sociétés de transport UPS et FedEx, chargées de la distribution.
Pfizer estime que 20 avions transporteront ses vaccins quotidiennement, pour les acheminer dans tout le pays. La vaccination a effectivement commencé ce lundi 14 décembre, a assuré dans un communiqué Robert Redfield. Le directeur des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) a été largement mis sous pression par Donald Trump qui demandait à accélérer les délais. C’est une infirmière de New York qui a été la première à recevoir l’injection vaccinale.
Contrainte logistique
Pour lancer la campagne, la CDC a tenu à s’assurer que la chaîne du froid allait être suivie. Car si Pfizer a été le plus rapide et le plus efficace, son produit final doit être conservé à -70 °C dans de la neige carbonique pour une conservation à long terme, à -20 °C pendant 15 jours maximum, et entre 2 et 8 °C pour 5 jours. Une contrainte logistique importante que les grands transporteurs peuvent assurer. Mais cela demande des équipements spécifiques pour les hôpitaux et les autres centres médicaux.
Le gouvernement américain a préacheté à 100 millions d’unités, sachant que chaque patient doit recevoir deux doses à une semaine d’intervalle. Il a déjà commencé à être administré au Royaume-Uni. L’Europe a pour sa part commandé 300 millions de doses à Pfizer dont 30 millions iront à l’Hexagone. Reste que tous les départements ne sont pas encore équipés suffisamment pour stocker ces doses.
La France s’équipe
"Nous avons d’ores et déjà acheté 50 super-congélateurs, qui sont reliés à des alarmes, et seront entreposés dans des endroits sécurisés à partir desquels des équipes pourront se déployer pour alimenter tous ceux qui seront amenés à vacciner", a annoncé le ministre de la Santé Olivier Véran, en charge de déployer la campagne vaccinale tricolore.
L’Europe et la France ont aussi commandé des doses auprès d’autres laboratoires dont les vaccins sont toutefois moins efficaces ou pas encore disponibles. Paris s’est ainsi approvisionné auprès de Moderna (disponible en février), Astrazenica (70 % d’efficacité), etc. Pour atteindre une protection globale de la population, il faudra atteindre une couverture vaccinale de 70 à 80 %. Mais pour l’heure à peine 50 % de la population se dit prête à être vaccinée.
Ludovic Dupin avec AFP