Les « positive incentive loans », ou prêts à impact, sont des prêts dont le taux d'intérêt est en relation avec la réalisation par l'entreprise de certains objectifs, tels que la réduction d'émission de CO2, la maîtrise de ses dépenses énergétiques, la réduction des déchets alimentaires ou encore son effort envers les demandeurs d'emplois. Il s'agit donc de « green loans » (prêts verts) s'inscrivant dans la perspective de transition énergétique qui commence à gagner les banques françaises. Les « positive incentive loans » sont caractérisés par leur souplesse et leur adaptabilité, permettant donc aux clients de gagner quelques points de marge sur le taux d'intérêt de leurs crédits. Lorsque l'entreprise atteint les objectifs attendus, elle bénéficie d'un bonus ; dans le cas contraire un malus peut lui être attribué, voir une obligation de mettre en place des correctifs pour l'année qui suivra. L'évaluation des entreprises est effectuée par des agences spécialisées, ou par le biais d'indicateurs spécifiques définis par la banque en accord avec l'entreprise client.
Le coût de ces crédits est lié à la réalisation par les entreprises d’objectifs de développement durable, environnementaux et sociaux, et s’avère donc potentiellement moins rentable pour la banque qui diminue sa marge. Cependant Laurence Pessez, directrice RSE chez BNP Paribas, affirme que ce nouveau type de financement permet aux banques de développer de nouvelles stratégies grâce à une meilleure connaissance de leurs clients professionnels, avec pour but de se rémunérer à terme plus fortement sur d'autres types de produits financiers.
Parmi la cinquantaine d’émetteurs ayant souscrit ce type de prêts indexés sur des critères ESG, on trouve plusieurs entreprises françaises : les géants Danone ou EDF mais aussi les fromageries Bel ou Séché environnement. Ainsi EDF a pu bénéficier d'un prêt à impact conditionné par l’engagement pris par l'entreprise d'inciter ses clients particuliers à surveiller leur consommation, et l’électrification de la flotte EDF comportant 40 000 véhicules légers.
Evalués à près de 40 milliards de dollars (36,4 milliards en 2018), les prêts à impacts sont de plus en plus prisés par les entreprises, mais également par leurs banques qui ont l'opportunité , à travers ces « green loans » de fidéliser leurs clients.