L’économie bleue recouvre deux concepts distincts.
Dans sa première acception, l’économie bleue découle du concept forgé par l’entrepreneur belge Gunther Pauli, fondateur à l’Université des Nations Unies, en 1994, de la Fondation ZERI (Zero Emissions Research and Initiatives). Le « bleu » s’oppose ici à une économie « rouge » fondée sur l’exploitation immodérée et inconséquente des ressources naturelles, mais entend aussi dépasser qualitativement les réalisations de l’économie verte et de l’économie circulaire afférente. Il ne s’agit plus de polluer moins, mais de ne plus polluer du tout.
Les projets de Pauli visent ainsi à éliminer la production de déchets au moyen d’un changement dans les méthodes de production. Pour ce faire, il prône une approche économique inspirée des écosystèmes naturels pour résoudre l’ensemble des problèmes des sociétés (économie, social, écologie), et qui se fonde sur le recyclage. L’efficacité des projets est cependant sujette à caution. En juillet 2018, la CCI de Quimper a de ce fait mis fin à sa convention avec la Fondation ZERI, nourrissant des doutes à cet égard.
Dans sa seconde acception, l’économie bleue désigne les opportunités économiques fournies par le milieu marin, à l’image de la green economy. Le nom de « bleu » se rapporte à sa spécificité marine : il s’agit de l’ensemble des activités économiques durables que représentent les mers et les océans. Ces opportunités se caractérisent ainsi par les énergies marines renouvelables, les biotechnologies, les minerais stratégiques logés dans les fonds marins, l’aquaculture & l’halieutique, le tourisme, ou la protection environnementale. Au niveau national, la capacité d’action d’un État – qui peut attribuer des concessions à des acteurs privés – dans ce secteur se détermine par sa Zone Economique Exclusive (ZEE), soit 200 milles marins au large et jusqu’à 350 milles marins en sous-sol, grâce au mécanisme d’extension du plateau continental. Au-delà, en haute mer, les activités sont régulées par des organisations internationales.
Depuis plusieurs années, cette économie bleue s’étend à une approche financière, fondée sur la quantification économique des services écosystémiques et de ce fait au développement de produits financiers, sous la forme de « blue bonds » (biodiversité comme le renouvellement des ressources halieutiques, captation de carbone…). À titre illustratif, l’ONG Conservation International évalue la valeur économique annuelle produite par l’océan à 2,5 trillions de dollars.