Une baignade sans risque dans la Seine, chiche ?
L’actualité des Jeux olympiques a été marquée ces derniers jours par le sujet de la baignade dans la Seine. Après la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, dont la glissade a fait le tour des réseaux sociaux, c’était au tour d’Anne Hidalgo, la maire de Paris, de se jeter dans le grand bain ce mercredi 17 juillet. L’objectif : démontrer que la baignade est bel et bien possible dans la Seine. Et sans risque ? Le pari, qui aura coûté 1,4 milliard d’euros à la capitale, semble être gagné. Un nouveau relevé réalisé début juillet par l’ONG Surfrider, qui surveille la qualité de l’eau de la Seine depuis près d’un an, montre pour la première fois des résultats qui respectent les seuils préconisés.
Dans un article paru début juin dans la revue Archives des maladies professionnelles et de l’environnement, des spécialistes pointaient les risques microbiologiques liés aux contaminations fécales, qui peuvent provoquer des gastro-entérites et des maladies de peau. Ils citaient aussi la leptospirose, une maladie portée par les rats, qui peut conduire à des cas d’insuffisance rénale voire à des fièvres hémorragiques. Pour éviter toute mauvaise surprise, les athlètes britanniques ont prévenu qu’ils seraient vaccinés contre la typhoïde et l’hépatite A, qu’ils prendraient des antibiotiques après les épreuves et qu’ils seraient désinfectés de la tête aux pieds dès leur sortie du fleuve.
Des taxis volants dans le ciel de Paris, une réalité
Longtemps fantasmé dans les films de science-fiction, le survol de la capitale par des petits engins électriques va devenir une réalité à l’occasion des Jeux olympiques. Un arrêté publié au Journal officiel le 9 juillet dernier autorise en effet la création d’une plateforme flottante pour accueillir des taxis volants, baptisés “Volocity” et créés par l’entreprise allemande Volocopter, en partenariat avec le Groupe ADP et la région Île-de-France. Ils pourront transporter un passager sur trois itinéraires reliant l’aéroport de Charles de Gaulle à celui du Bourget ou encore les aérodromes d’Austerlitz, d’Issy-les-Moulineaux et de Saint-Cyr l’Ecole. Opposée au projet, la mairie de Paris a annoncé un recours devant la justice. “Il n’y a rien qui va dans ce projet (…), un gadget totalement inutile et hyperpolluant pour quelques ultraprivilégiés pressés”, avait dénoncé en novembre Dan Lert, adjoint à la transition écologique à la maire de Paris. L’Autorité environnementale, dans un avis publié en septembre dernier, pointe les nuisances sonores, la consommation énergétique et les émissions de gaz à effet de serre de ces engins.
Les JO les plus verts ou les plus chauds de l’Histoire ?
Les JO de Paris marqueront-ils les esprits comme les plus chauds de l’Histoire ? Alors que le thermomètre commence à grimper à Paris, cette crainte resurgit. “Les Jeux de Paris pourraient dépasser le record de chaleur de Tokyo”, avait alerté un rapport publié fin juin par des athlètes et des scientifiques de l’université anglaise de Portsmouth. Ils ont calculé l’augmentation moyenne des températures entre les Jeux olympiques de Paris en 1904 et ceux de 2024. En 100 ans, les mois de juillet et août se sont réchauffés de 3,1°C. De son côté, Météo France avait prédit un été “anormalement chaud”.
En face, les organisateurs qui ont promis les Jeux “les plus verts de l’histoire olympique”, ont choisi d’utiliser des systèmes naturels pour garantir que les températures intérieures soient inférieures d’au moins 6°C aux températures extérieures. Mais le bilan carbone de l’événement, déjà plombé par les déplacements des milliers de spectateurs attendus, sera grevé par l’utilisation de climatiseurs portables que de nombreuses délégations, comme celles du Canada ou des Etats-Unis, ont déjà fait installer dans les chambres des athlètes. Autre ombre au tableau, la pollution de l’air. Selon une étude publiée le 16 juillet par l’association Respire, 95% des sites sportifs franciliens dépassent les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé en termes de qualité de l’air.
Des sponsors un peu gênants…
Qui dit événement sportif, dit sponsors. Or, ceux-ci peuvent être parfois un peu gênants. Selon un rapport publié par Carbon Market Watch et éclaircies, collectif indépendant de recherche sur les questions écologiques, au moins six sponsors de l’événement – ArcelorMittal, AccorHotels, Air France, Danone, Saint Gobain, et Vinci – sont sur une trajectoire climatique incompatible avec l’Accord de Paris. Parmi les partenaires Premium, le groupe BPCE (Banque Populaire et Caisse d’Epargne) est aussi épinglé pour son soutien à l’expansion pétrolière et gazière. “Le groupe BPCE est la dernière grande banque française à continuer de financer directement des nouveaux champs gaziers. La banque continue également de soutenir sans conditions les entreprises pétro-gazières”, pointe l’ONG Reclaim Finance.
De son côté, Coca-Cola, qui compte parmi les partenaires mondiaux des JO 2024, remporte la médaille d’or de la pollution plastique, selon le classement annuel de l’ONG Break Free From Plastic. Début juin, l’association France Nature Environnement dénonçait également les stratégies de “greenwashing” du distributeur de boissons exclusif de la compétition. Si la marque souligne la mise à disposition de fontaines et d’éco-cups durant toute la durée de l’événement, un document confidentiel révèle que les trois quart des boissons distribuées proviendront finalement de bouteilles de plastique. Un dispositif qui pose question alors que le Comité d’organisation s’était fixé pour objectif de réduire de moitié l’usage du plastique à usage unique par rapport aux Jeux de Londres de 2012.
Des expulsions en hausse à l’approche du jour J
+38,5%, c’est l’augmentation du nombre de personnes expulsées, principalement des migrants, constatée en Ile-de-France en un an, entre avril 2023 et mai 2024, par le collectif Le revers de la médaille, qui rassemble plus de 100 organisations agissant auprès des personnes en grande précarité. La région a été “vidée d’une partie de ses habitants les plus précaires”, dénonce le collectif, qui déplore la volonté “d’invisibiliser” la pauvreté et pointe “le nettoyage social” lié “en grande partie à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (JOP)”. Près de 3 000 étudiants ont également été priés de quitter leur logement pour l’été et quinze résidences universitaires du Crous ont été réquisitionnées par l’État pour y loger les agents des forces de l’ordre à proximité des sites olympiques. Des étudiants à qui l’Etat a proposé une compensation financière de 100 euros et deux places pour les épreuves des JO.