Pour ne pas saturer le réseau et soulager la bande passante, mise à rude épreuve alors que des millions de Français sont en télétravail, la Commission européenne a demandé aux plateformes en ligne de réduire la qualité des vidéos. Thierry Breton, commissaire européen chargé du marché intérieur a ainsi demandé le 18 mars sur Twitter de passer en "définition standard lorsque la HD (haute définition, NDR) n’est pas nécessaire". "En période de confinement face au COVID19, le télétravail et le streaming sont très utiles mais les infrastructures peuvent être mises à rude épreuve", ajoute-t-il.
Conversation importante avec @ReedHastings, PDG de @Netflix
En période de #confinement face au #COVID19, le télétravail et le streaming sont très utiles, mais les infrastructures peuvent être mises à rude épreuve.
— Thierry Breton (@ThierryBreton) March 18, 2020
Netflix, géant du streaming, qui représentait déjà plus de 20 % du trafic français avant même la pandémie, a ainsi confirmé dans un communiqué envoyé à la presse réduire les débits de toutes ses vidéos en Europe pendant 30 jours. "Nous estimons que cela réduira le trafic Netflix sur les réseaux européens d’environ 25 % tout en garantissant un service de bonne qualité à nos membres", explique-t-il.
Ce vendredi 20 mars, c’est un autre géant américain qui a répondu à la demande de la Commission : YouTube. "Nous nous engageons à passer temporairement tout notre trafic dans l’Union européenne en définition Standard par défaut", avance la filiale d’Alphabet dans un communiqué. "Les internautes viennent sur YouTube pour trouver des sources fiables d’information et des contenus pédagogiques pendant cette période difficile. Bien que nous n’ayons vu que quelques pics d’utilisation de notre plateforme, nous avons des dispositifs en place pour automatiquement ajuster notre système pour mobiliser moins de capacité réseau", a expliqué à Reuters les CEO de Google et de Youtube, Sundar Pichai et Susan Wojcicki.
Appel à la "responsabilité numérique"
Les opérateurs de télécommunications sont également en première ligne pour permettre aux Français d’avoir accès à internet. Entre le télétravail, l’école à la maison et les plateformes de streaming, ils assistent à un pic de consommation. Pour l’instant, aucun opérateur ne tire la sonnette d’alarme, assurant être préparés à cette situation de crise, mais tous appellent à la "responsabilité numérique". "Nous ferons tous acte de civisme si nous ne regardons pas (au moins en journée) de streaming et autre VOD surtout en haute qualité. Laissons la bande passante au télétravail", résumait en un tweet le 16 mars Jérôme Notin, directeur général d’une plateforme dédié à la cybermalveillance.
Nous ferons tous acte de civisme si nous ne regardons pas (au moins en journée) de streaming et autre VOD, surtout en haute qualité. Laissons la bande passante au #teletravail
— Jérôme Notin (@JeromeNotin) March 16, 2020
L’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) a également publié un guide à l’usage des télétravailleurs pour améliorer leur connexion et ne pas saturer le réseau Internet. "Nous entrons dans une ère de discipline sociale", a affirmé le président de la Fédération française des télécoms (FFT), Arthur Dreyfus.
Marina Fabre, @fabre_marina