Publié le 18 décembre 2019
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Contre le Black Friday, l’Assemblée nationale adopte une mesure symbolique
Le Black Friday ne sera pas interdit mais les publicités trompeuses liées à cet événement commercial seront sévèrement punies. Voilà le signal d'alerte lancé par les députés aux commerçants. Le Black Friday, symbole de la surconsommation, est très critiqué dans l'Hexagone. Plus de 550 marques l'ont d'ailleurs boycotté. Mais ces initiatives sont encore marginales, l'événement a réalisé un nouveau record cette année en France.

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C’est un vote symbolique. Le lundi 9 décembre les députés ont adopté un amendement destiné à mieux lutter contre certaines publicités "trompeuses" du Black Friday. "Loin de nous l'idée de faire la leçon, c'est vraiment un amendement d'alerte", sur la communication "parfois trompeuse" du Black Friday, a expliqué la députée LREM Laurence Maillart-Méhaignerie, à propos de cette manifestation commerciale importée des États-Unis qui a eu lieu le 29 novembre.
Un événement "à la gloire du consumérisme"
Cette année, les critiques envers le Black Friday ont été particulièrement nombreuses. 550 marques se sont engagées à boycotter l’événement à travers le collectif Make Friday Green Again. Elles dénoncent l’hyperconsommation liée à ce "Vendredi noir" qui pèse sur le dérèglement climatique. C’est pourquoi la députée et ancienne ministre de l’Écologie Delphine Batho souhaitait interdire purement et simplement le Black Friday. Son amendement a d’ailleurs été adopté par la Commission du développement durable.
#Stop #BlackFriday j’ai déposé un amendement à la #LoiGaspillage pour mettre fin à cette vaste arnaque à la gloire du #consumérisme #UrgenceEcologie pic.twitter.com/MTZzrbzFSN
— Delphine Batho (@delphinebatho) November 25, 2019
Il prévoyait d’intégrer la publicité liée au Black Friday aux "pratiques commerciales agressives" passibles d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de 300 000 euros. Mais la portée de cette mesure destinée à "mettre fin à cette vaste arnaque à la gloire du consumérisme" a largement été revue à la baisse. Le dispositif étant jugé "peu opérant" par le ministère de la Transition écologique.
Un succès commercial en France
"Il n’a jamais été question d’interdire le Black Friday mais d’envoyer un message aux commerçants pour dénoncer des pratiques qui peuvent être abusives. Le phénomène prend une telle ampleur que ça nous dépasse un peu tous", a ajouté la députée LREM Laurence Maillart-Méhaignerie. Même la secrétaire d’État à la Transition écologique, Brune Poirson, a dénoncé une "double arnaque, pour la planète et votre porte-monnaie".
Malgré ces dénonciations, le Black Friday a connu un véritable succès en France cette année. L’évènement a même battu un record dans l’Hexagone avec plus de 56 millions de paiements par carte bancaire, soit 6 millions de plus que l’année dernière, selon les chiffres dévoilés par RTL. La Fédération du commerce en ligne (Fevad) estime que les consommateurs ont dépensé 1,7 milliard d’euros sur les quatre jours partant du Black Friday au Cyber Monday. Et Amazon, bête noire des écologistes, est aussi à la fête.
Marina Fabre, @fabre_marina avec AFP