Publié le 08 juin 2023
ENVIRONNEMENT
New York est devenue la ville la plus polluée au monde en raison des incendies au Canada
New York a battu des records de pollution de l’air mercredi 7 juin, en raison de la vague d’incendies qui frappe le Canada, et notamment le Québec. Un tiers de la population américaine est concernée par une alerte à la pollution de l'air. Les écoles, le trafic aérien, les événements sportifs et culturels, les entreprises, c'est toute la société américaine qui tourne au ralenti.

ANGELA WEISS / AFP
Mercredi 7 juin à 17h, l’indice de qualité de l’air à New York a atteint le chiffre record de 484 sur une échelle de 0 à 500, à cause de la fumée provoquée par les incendies au Canada. "C'est le niveau le plus élevé jamais enregistré dans la ville depuis les années 1960", a déclaré le maire de la ville Eric Adams. La métropole américaine est ainsi devenue la ville la plus polluée au monde devant Dacca au Bangladesh ou encore Calcutta en Inde. L’indice de qualité de l’air est ensuite repassé de "dangereux" à "très mauvais pour la santé" puis "mauvais à la santé" mais il restait encore, jeudi 8 juin, en tête du classement des grandes villes les plus polluées au monde.
En dehors de New York, où la statue de la Liberté et les gratte-ciels de Manhattan étaient enveloppés dans un brouillard orange et marron et où les masques ont refait leur apparition, c’est toute la côte nord-est des États-Unis qui est touchée. Les villes de York, Lebanon et Hebron en Pennsylvanie, Newark dans le Delaware ou encore Lochearn dans le Maryland, frôlaient encore jeudi un indice de qualité de l'air tournant autour de 400, considéré comme dangereux par le site IQAir qui répertorie ces données à travers le monde.
Un Américain sur 3 en alerte à la pollution de l'air
Une situation qui affecte le quotidien de 100 millions d’Américains, soit environ un tiers de la population. Le gouvernement a appelé ses concitoyens à "prendre des précautions" face à la dégradation de la qualité de l'air. Toute activité extérieure jugée "non indispensable" doit être reportée et, le cas échéant, les sorties doivent se faire avec un masque chirurgical. Il est aussi conseillé d’utiliser des systèmes de climatisation ou de filtration de l’air à l’intérieur.
Check out this almost unbelievable time-lapse of wildfire smoke consuming the World Trade Center and the New York City skyline.
Those vulnerable to poor air quality, including seniors and young children, should limit time outdoors if possible.
More: https://t.co/ChRuWv7X6E pic.twitter.com/mtKtLun8lN— NWS New York NY (@NWSNewYorkNY) June 7, 2023
Ainsi, les écoles encore ouvertes ont supprimé les temps de récréation et les sorties à l’extérieur. Plusieurs événements culturels et sportifs ont été annulés. L'Agence américaine de l'aviation civile (FAA) a également ralenti le transport aérien et cloué certains avions au sol en raison du manque de visibilité. Les entreprises ont aussi dû s’organiser face à cet événement imprévu. Google a ainsi demandé à ses employés de la côte Est de rester à la maison.
"Un autre signe inquiétant de la manière dont la crise climatique affecte nos vies"
Pour les experts, il s’agit d’un épisode de pollution "rare et extrême". La fumée des feux de forêt est particulièrement dangereuse car elle contient de minuscules particules, les PM2,5, le plus petit des polluants. Lorsqu'il est inhalé, il peut pénétrer profondément dans les tissus pulmonaires et dans la circulation sanguine. "Une personne en bonne santé peut être capable de supporter un jour ou deux sans trop de problèmes, mais à ces niveaux, même elle est à risque", a déclaré sur CNN le Dr Purvi Parikh, allergologue et immunologiste au NYU Langone Health and Allergy & Asthma Network.
As smoke from #Canada wildfires continues to roll in, #NewYork gasps to breathe! Flights grounded in #NewYorkCity Code Red in Philadelphia. Google asks employees to work from home. This is the George Washington bridge shrouded in smoke!#Wildfire #NYwx #AirQuality Canada #NYC… pic.twitter.com/aXwhK7kbMe
— Earth42morrow (@Earth42morrow) June 7, 2023
Après les provinces canadiennes de l'Alberta et de la Nouvelle-Écosse, le Québec est à son tour durement frappé par des incendies historiques. La province francophone a recensé depuis le début de l'année 443 feux, contre 200 en moyenne à la même date au cours des dix dernières années. Près de 140 feux sont actuellement encore actifs, dont près d'une centaine sont hors de contrôle, selon la Société de protection des forêts contre le feu (Sopfeu). Cet événement est "un autre signe inquiétant de la manière dont la crise climatique affecte nos vies", a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre.
Ces feux sont effectivement rendus plus fréquents à cause des changements climatiques. Le Canada qui, de par sa situation géographique se réchauffe plus vite que le reste de la planète, est confronté ces dernières années à des événements météorologiques extrêmes dont l'intensité et la fréquence sont accrues par le changement climatique. Cette année est sans commune mesure. Environ 2 300 incendies de forêt ont été recensés et environ 3,8 millions d'hectares ont été brûlés, soit un total bien supérieur à la moyenne des dernières décennies.
Concepcion Alvarez avec AFP