Publié le 5 février 2024
Une centaine d’incendies se sont déclenchées en même temps dans la station balnéaire Vina Del Mar dans la région de Valparaiso au Chili semant un spectacle de désolation, détruisant des quartiers entiers et faisant plus d'une centaine de morts, selon un bilan provisoire. Le pays le plus long d’Amérique latine subit de plein fouet les conséquences du changement climatique sans déclencher une urgence climatique mondiale.

L’été austral avait amené de nombreux touristes dans la station balnéaire de Vina Del Mar, dans la région de Valparaiso particulièrement peuplée à ce moment de l’année. Les incendies ont éclaté un peu partout en bord de mer et sur les collines. Le bilan provisoire fait état d’au moins 112 morts. Des quartiers entiers ont été rasés, des voitures calcinées, des zones industrielles sont parties en fumée, augmentant les pollutions déjà générées par les feux.
Cette situation catastrophique, "la plus grande tragédie" au Chili depuis le séisme et tsunami de 2010 selon le président Gabriel Boric, illustre une fois de plus la vulnérabilité de certains pays à l’effet cocktail du changement climatique. Le pays est en proie depuis plusieurs années à une sécheresse éprouvante, le phénomène El Niño aggrave la situation et provoque des catastrophes. Le climatologue Christophe Cassou désespère de voir à quel point cette répétition de scenarios du pire ne provoque pas de réaction mondiale à la hauteur de l’enjeu pour tenter de limiter les émissions de gaz à effet de serre.


Une production de cuivre en sursis


Le Chili fait pourtant partie des pays qui tentent de faire bouger les lignes. Il a élu en 2022 un gouvernement jeune paritaire et engagé dans la lutte contre le changement climatique puisque la ministre de l’Environnement est une climatologue réputée. Premier producteur mondial de cuivre, le pays doit faire face à une sécheresse qui s’éternise et compromet son exploitation.
À la même époque l’an dernier, d’autres feux avaient engendré l’annulation d’un projet d’exploitation d’une nouvelle mine, laissant entière la question de la faisabilité d’une transition énergétique progressive basée sur l’électrification.
Il faut beaucoup, beaucoup de cuivre pour ce mode d’adaptation. La production mondiale tourne autour de 25 millions de tonnes par an. Il en faudrait le double d’ici 2035. Pour le Chili qui en produit un cinquième environ, cela semble d’ores et déjà très compromis !
Anne-Catherine Husson-Traore, directrice des publications de Novethic

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