Des jouets sans PFAS, Chevron condamné, plus d’ours dans les Pyrénées… Les cinq bonnes nouvelles d’avril

Les jouets vendus en Europe seront bientôt sans bisphénol A et PFAS

La santé des enfants avant tout. Le Parlement européen, la Commission européenne et les États membres sont tombés d’accord, jeudi 10 avril, pour interdire les polluants éternels (PFAS) et les perturbateurs endocriniens dans les jouets vendus en Europe, d’ici à 2030. “Ces substances peuvent se trouver par exemple dans les jouets pour le bain, des jeux de plage ou des anneaux de dentition, et pénétrer dans l’organisme des enfants par contact avec la bouche, avec la peau ou par les voies respiratoires”, a indiqué l’eurodéputé français Pascal Canfin.

Déjà encadré par une directive européenne, le niveau de conformité des jouets était pourtant faible. Selon un large échantillon analysé par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) en décembre 2023, 23% des produits contenaient des teneurs trop élevées de substances dangereuses. Et plus de la moitié (56%) des jouets électriques étaient susceptibles de comporter des substances dangereuses. D’ailleurs, les résultats sont encore plus catastrophiques lorsqu’il s’agit de jouets achetés sur des sites de vente en ligne, tels qu’Amazon, Wish, Shein, Temu ou encore AliExpress.

Les États-Unis s’apprêtent à interdire tous les colorants alimentaires artificiels

Boissons, bonbons ou encore céréales bientôt passés au crible. L’administration américaine a annoncé son intention d’éliminer progressivement huit colorants alimentaires artificiels d’ici à 2026. L’agence américaine de contrôle alimentaire et pharmaceutique (FDA) a annoncé vouloir “supprimer de facto tous les colorants alimentaires dérivés du pétrole aux États-Unis”. “Au cours des 50 dernières années, les enfants américains ont vécu de manière toujours plus importante dans une soupe toxique de produits chimiques artificiels”, a expliqué le directeur de la FDA, Marty Makary, citant des études ayant lié ces additifs à l’hyperactivité, le diabète ou encore certains cas de cancer.

Parmi les colorants concernés, le rouge “Red 40” (connu sous le nom de E129 en Europe) et les jaunes “Yellow 5” (E102) et “Yellow 6” (E110) sont ceux les plus communément utilisés par l’industrie agroalimentaire, détaille à l’AFP Peter Lurie, président de l’association de défense des consommateurs Center for Science in the Public Interest (CSPI). “Aucun d’entre eux n’a de valeur nutritionnelle“, explique-t-il. “Ils ne servent en réalité qu’à induire en erreur, à faire paraître les aliments plus rouges, plus bleus, plus fruités ou plus attrayants qu’ils ne le sont en réalité”, dans un unique intérêt commercial.

Tokyo rend obligatoire les panneaux solaires sur les toitures des nouvelles constructions

Pour sortir de sa dépendance aux énergies fossiles, Tokyo a décidé de rendre obligatoire, depuis le 1er avril, l’installation de panneaux solaires sur les futures maisons de la capitale. Au total, plus de 800 millions d’euros ont été débloqués pour cette opération. À noter que la responsabilité d’installer ces infrastructures ne revient pas aux particuliers qui achètent leur maison, mais aux constructeurs. Les panneaux solaires sont néanmoins subventionnés afin de ne pas faire exploser les prix d’achat.

Selon les premières projections, plus de 25 000 nouvelles maisons devraient voir le jour chaque année avec des panneaux solaires sur leur toit. Avec cette mesure, la gouverneure de la ville espère faire de la capitale nippone la première mégalopole au monde à atteindre la neutralité carbone. Mais Tokyo n’est pas la seule ville au Japon à avoir pris de telles dispositions. La ville mitoyenne, Kawasaki, a également décidé d’imposer cette règle, comme Kyoto ou encore Sendai prochainement.

Le pétrolier Chevron condamné à une amende record

Une facture bien salée pour Chevron. Le groupe pétrolier américain a été condamné par un tribunal de Louisiane à 745 millions de dollars d’indemnités pour avoir pollué des marais de La Nouvelle-Orléans, et surtout pour n’avoir rien mis en œuvre pour les remettre en état. Chevron avait été assigné en justice par la collectivité en 2013 pour avoir poursuivi les activités polluantes de la société Texaco, rachetée en 2001.

Dans le détail, les autorités accusaient le groupe d’avoir déversé ses eaux usées dans les marais et d’y avoir dragué des canaux et foré des puits. D’ailleurs, ces activités ont participé à l’amplification de la montée des eaux. Il s’agit d’un verdict important puisqu’il est le premier de ce genre dans une série de 42 affaires similaires aux États-Unis, qui visent toutes des groupes énergétiques. Chevron a toutefois annoncé faire appel, évoquant “les nombreuses erreurs de droit qui ont mené à cette décision”.

22 oursons sont nés dans les Pyrénées en 2024

Carnet rose. Début avril, l’Office français de la biodiversité (OFB) a annoncé la naissance de 22 oursons dans les Pyrénées en 2024. Un chiffre record depuis la réintroduction de l’animal dans ce massif. Au total, une petite centaine de plantigrades a été recensée l’an passé. Depuis 2022, l’augmentation de la population est observée chaque année avec 74 ours en 2022, 76 en 2023, 83 en 2023 et 96 en 2024.

Mais cela ne signifie pas que la pérennité de l’animal est garantie. “On ne sait pas si l’année 2025 va continuer sur cette tendance-là ou pas”, a indiqué la direction de l’OFB, expliquant que la faible diversité génétique pourrait potentiellement altérer cette dynamique dans les années à venir. Ce risque pousse d’ailleurs les associations de défense de l’ours à réclamer à l’État de nouveaux lâchers.