Nouvelle gouvernance pour l’Autorité internationale des fonds marins
C’est une nomination qui redonne de l’espoir. L’océanographe brésilienne Leticia Carvalho vient d’être choisie pour diriger l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM). Un choix salué par les associations de protection de l’environnement. La nouvelle secrétaire générale a en effet promis de placer son mandat sous l’égide de la transparence et du respect de la science. Dès le 1er janvier 2025, elle remplacera Michael Lodge, accusé d’être trop proche de l’industrie minière et d’inciter les pays à accélérer l’exploitation minière en eaux profondes. “C’est un nouveau chapitre”, s’est félicité le groupement d’ONG Deep Sea Conservation Coalition, appelant à une réforme de l’Autorité, “pour le bien de l’humanité”. La dernière réunion de l’AIFM, qui s’est tenue du 15 juillet au 2 août en Jamaïque, n’a toujours pas permis d’avancer sur la mise en place d’un code minier pour les fonds marins. De plus en plus de pays soutiennent toutefois l’idée d’un moratoire.
Découverte d’un étonnant “oxygène noir” dans les abysses de l’océan Pacifique
Et justement, concernant l’exploitation des fonds marins, une incroyable découverte vient d’y être faite. A 4 000 mètres de profondeur, là où règne l’obscurité rendant toute photosynthèse impossible, des scientifiques ont découvert des galets riches en métaux, scientifiquement appelés “nodules polymétalliques” produisant de “l’oxygène noir”, via l’électrolyse et non la photosynthèse. Cette découverte, publiée le 22 juillet dans la revue Nature, a été faite dans le Pacifique et plus précisément dans la zone de fracture géologique de Clarion-Clipperton.
— Nature Geoscience (@NatureGeosci) July 22, 2024
Cette découverte pourrait, selon les chercheurs, “remettre en cause un certain nombre de paradigmes”, voire repenser l’origine de la vie sur Terre. Mais elle pourrait également amener à réévaluer les conséquences de l’exploitation des fonds marins, fortement convoités pour ces nodules riches en cobalt ou en nickel.
TotalEnergies renonce à deux projets gaziers au large de l’Afrique du Sud
Une victoire pour les populations locales. TotalEnergies a annoncé le 29 juillet renoncer à deux projets gaziers offshore en Afrique du Sud. “L’annonce de TotalEnergies révèle que sa stratégie d’expansion dans les énergies fossiles n’est pas viable du point de vue économique et géopolitique”, a réagi l’ONG Bloom, qui menait depuis plusieurs mois une campagne de mobilisation et d’interpellation contre ces projets. Pour expliquer son retrait, le Français a en effet invoqué “les difficultés rencontrées pour développer et valoriser” ces découvertes de gaz faites “sur le marché sud-africain”. En résumé, l’énergéticien était dans l’incapacité de s’accorder avec le gouvernement sud-africain sur le prix du gaz.
L’Australie interdit l’exploitation d’un gisement d’uranium sur un site aborigène
La mobilisation des Mirrar a payé. L’Australie a annoncé, samedi 27 juillet, interdire l’exploitation de l’un des plus grands gisements d’uranium au monde. La mine géante de Jabiluka se trouve en effet en plein cœur du territoire du peuple aborigène, les Mirrar, en bordure du Parc national de Kakadu, classé au Patrimoine mondial de l’humanité. “Les Mirrar ont aimé et veillé sur cette terre pendant plus de 60 000 ans. Notre gouvernement va travailler avec eux pour la protéger pour toujours”, a expliqué le Premier ministre australien, Anthony Albanese.
ANNOUNCING: We will work with traditional owners to make Jabiluka part of Kakadu National Park, so it will be protected always.
— Anthony Albanese (@AlboMP) July 27, 2024
En Australie, la conservation des sites autochtones fait aujourd’hui l’objet d’un examen approfondi. Cela fait suite notamment au dynamitage en 2020 par Rio Tinto de la grotte de Juukan Gorge pour exploiter un gisement de fer, qui avait suscité une vague de protestations dans le pays. Cette grotte vieille de 46 000 ans contenait certains des artefacts parmi les plus anciens du pays et était considérée comme sacrée par l’un des peuples autochtones du pays
La vallée de Chamonix va réguler les locations touristiques et les logements Airbnb
Une mesure inédite du côté de la montagne. Chamonix et sa communauté de communes ont annoncé le 29 juillet dernier leur volonté de restreindre la proposition de meublés touristiques, qui se sont multipliés au détriment des locations de longue durée. “L’augmentation du nombre de biens immobiliers qui changent d’usage pour passer en locations saisonnières n’est plus admissible pour notre collectivité. Surtout lorsqu’elle cherche, comme c’est le cas pour Chamonix, à stabiliser l’équilibre entre notre population permanente et notre population touristique”, a expliqué le maire de Chamonix, Eric Fournier. Dès le 1er mai 2025, toute location de courte durée présente sur l’une des communes de Chamonix-Mont-Blanc, Servoz, les Houches et Vallorcine devra obligatoirement être enregistrée et obtenir une autorisation préalable temporaire.