“Monde Nouveau”, Feu! Chatterton, 2021
“La glace fondait dans les Spritzs, c’était à n’y comprendre rien
Tout le monde se plaignait en ville du climat subsaharien”
Un titre de Feu! Chatterton à écouter attentivement à l’occasion de ces premières chaleurs. Car voilà ce qu’il nous attend si l’on ne réagit pas… or “que savons-nous faire de nos mains”, maintenant qu’elles sont scotchées jour et nuit sur nos smartphones.
“Shopping”, Welly, 2024
“Mes poches doivent avoir des trous
Parce que je ne sais pas où tout ça part
On sort faire des courses !
Je veux le meilleur que je puisse m’offrir
Je veux tout et je veux plus
On sort faire des courses !”
Cette première chanson du jeune groupe britannique s’amuse de la société de surconsommation, dans laquelle l’objectif principal de chacun est d’acheter tout et n’importe quoi dans des centres commerciaux géants.
“Nouveaux dinosaures”, Séverin, 2023
“C’est nous les nouveaux dinosaures
On finira au musée dans un décor
Et sur la pancarte en gros caractère
‘Homme en terrasse buvant un verre
Et qui attend bien patiemment la fin de son ère'”
Dans son dernier album, l’artiste français Séverin raconte comment l’homme attend, insouciant et bien patiemment, la fin du monde, comme les dinosaures avant lui. La voix douce de ce chanteur et l’usage d’instruments acoustiques rendent quasiment le sujet léger. Et pourtant, le message est clair : la 6e extinction est à notre porte !
“Global warming”, Gojira, 2005
“J’ai fait ce rêve : notre planète survit
Les étoiles polaires toujours plus nombreuses
Et tous les mondes, les destins des pays
Ils se reconstruisent tous en même temps”
Sorti il y a près de vingt ans, “Global Warming” est plus que jamais d’actualité. Issu de l’album From Mars to Sirius, entièrement dédié à la question écologique, le titre marque dès les débuts du groupe un engagement profond envers l’environnement. Un morceau poignant mais aussi porteur d’espoir.
“Fast car”, Tracy Chapman, 1988
“Tu as une voiture rapide
Est-elle assez rapide pour qu’on puisse s’envoler ?
On doit toujours prendre une décision
Partir ce soir ou vivre et mourir comme ça”
Cette chanson de 1988 de Tracy Chapman, élue chanson de l’année en 2023 pour sa reprise par Luke Combs, raconte la misère des classes populaires aux Etats-Unis qui enchaînent petits boulots et espèrent s’en sortir en partant vivre plus loin.
“Mercy, Mercy me (the ecology)”, Marvin Gaye, 1971
“Ah, les choses ne sont plus comme elles étaient…
Où est passé le ciel bleu ?
Le poison est dans le vent, du Nord, au Sud et jusqu’à l’Est”
“Pitié, pitié” chante Marvin Gaye, nostalgique du monde d’avant, avant la pollution de l’air, avant que les océans ne soient souillés, avant que les animaux ne meurent. Un cri d’alerte écologique que le Prince de la Soul pousse dès 1971… 50 ans après, les choses n’ont fait qu’empirer, et c’est toujours le même refrain : “pitié, pitié”.
“La Fièvre”, Julien Doré, 2020
“L’enfer, c’est pas les autres, c’est ceux qui te font rêver
Et qui vendent leurs culottes, pour un peu de télé
Et toute ma grande famille, a le cœur tout chamboulé
Tant qu’il y a des partages et du vide à écouler
Ils iront sur la banquise, passer quelques mois d’été
Photographier quelques plages, pour un peu de monnaie”
Artiste engagé depuis plusieurs années, Julien Doré évoque dans “La Fièvre” les méfaits des réseaux sociaux mais aussi l’état préoccupant de notre planète. D’ailleurs, le clip met en scène notre boule bleue pour incarner le monde qui “a changé, qui s’est déplacé quelques vertèbres”. A écouter et à voir absolument.
“Feels like summer”, Childish Gambino, 2018
“Chaque jour est plus chaud que le précédent
Il n’y a plus d’eau, c’est sur le point de s’écrouler
Se dégonfler
L’air qui tue les abeilles dont nous dépendons
Les oiseaux sont faits pour chanter
Se réveiller sans aucun son”
Ensoleillé, doux et planant, “Feels like summer” est la chanson estivale parfaite. Oui, mais. A y regarder de plus près, les paroles du génial Childish Gambino dénoncent les impacts du changement climatique et d’un monde qui ne semble pas vouloir changer.
“Eat your young”, Hozier, 2023
“Il y a de l’argent à se faire, peu importe ce qui reste à venir”
“Mettre de la nourriture sur la table en vendant des bombes et des armes”
“C’est gentil, votre Altesse, de laisser des miettes à tous les autres”
Dans Eat your young, Hozier dresse le portrait acide d’une société cynique, prête à dévorer ses enfants “tant qu’il y a quelque chose à gagner.” Une critique du capitalisme et de ses dérives, tout en humour noir, qui dénonce en creux les inégalités, et la violence de notre système économique envers les plus pauvres, les plus fragiles, et les générations futures.
“Before the water gets too high”, Parquet Courts, 2018
“Alors que tous les signes avant-coureurs étaient là,
Mais qu’ils ont été cruellement manqués
Qu’est-ce que ça vaut tout l’argent qu’on a gagné
Flottant paresseusement dans un lac naissant ?
Loin au-dessus des centres financiers
Les villes coulent comme les taux du marché”
Sur un morceau aux sonorités hypnotiques, Parquet Courts dépeint un monde au bord du précipice. Impact humain, responsabilité des médias, inaction politique… Le groupe New Yorkais alerte avec talent sur les conséquences de la crise climatique qui n’épargneront personne.
“Objectif Terre”, Ridan, 2007
“Elle pleure, elle pleure
Elle pleure ma planète!
Elle sent que sa fin est proche
Et ça la rend folle !”
On connaissait les colères citoyennes du chanteur Ridan (allez écouter son album “Madame République”) mais il est également très engagé pour l’environnement. Accompagné d’un chœur d’enfants, il chante dans “Objectif Terre” la chronique d’une catastrophe écologique annoncée. Un titre qui n’a pas pris une ride !
“Je suis un homme”, Zazie, 2007
“C’est moi, le maître du feu
Le maître du jeu, le maitre du monde,
Et vois ce que j’en fait,
Une Terre glacée, une Terre brûlée
La Terre des hommes que les hommes abandonnent”
La surconsommation conduira l’homme à sa fin. Avec “Je suis un homme”, Zazie n’y va pas de main morte et s’interroge sur la réelle nature de l’être humain. Entre les lignes, ce descendant du singe est bel et bien un poids pour la Terre.