Publié le 18 avril 2025

Chocolats de Pâques, tablettes, confiseries… Aucun produit n’est épargné par la hausse des prix du cacao. La cause : une chute des récoltes, en partie due aux effets de la crise climatique. A l’autre bout de la chaîne, les producteurs peinent à adapter leurs cultures face à la hausse des températures et aux variations climatiques de plus en plus intenses.

  • Lapins, œufs et poules en chocolat de Pâques pourraient peser lourd sur le porte-monnaie des consommateurs cette année. En un an, les prix des chocolats traditionnellement offerts lors du week-end pascal ont augmenté de 14% en moyenne révèle UFC-Que Choisir. Une hausse autant observée chez les grandes marques nationales que chez les distributeurs. Et pour cause, depuis plusieurs mois, on constate une flambée des cours du cacao sur les marchés internationaux.
  • Fin 2024, la tonne de cacao a atteint le prix record de 12 900 dollars sur le marché de New York, contre 2 500 dollars début 2023. Pour le Syndicat du chocolat, qui rassemble une soixantaine de fabricants, cette situation “historique” relève d’une “combinaison de plusieurs facteurs, notamment une demande relativement stable et forte des produits chocolatés au niveau mondial, ainsi qu’une offre réduite de cacao due aux conséquences du changement climatique et son impact sur les produits agricoles dans les principaux pays producteurs”.
  • La perturbation des cycles de précipitations, l’augmentation des températures ou encore la multiplication des catastrophes naturelles ont en effet des impacts directs sur les plantations de cacaoyers. Les pays de l’Afrique de l’Ouest, notamment la Côte d’Ivoire et le Ghana qui fournissent plus de 60% de la production mondiale de cacao, sont particulièrement touchés.
  • Selon une analyse publiée par Climate Central, le changement climatique aurait doublé le nombre de jours où le thermomètre dépasse les 32°C en Côte d’Ivoire, entre les mois d’octobre et mars soit la période de culture du cacao. Des températures qui compromettent la qualité des cabosses et le rendement des arbres. A cela s’ajoutent des périodes de sécheresse et de violentes intempéries. En juillet 2024, la Côte d’Ivoire a par exemple reçu 40% de précipitations en plus par rapport aux normales de saison, conduisant à l’inondation des cultures, au développement de moisissures et à l’apparition de maladies.
  • Ces variations extrêmes mettent en péril les plantations, déjà fragilisées par des pratiques agricoles intensives selon l’ONG Max Havelaar. Face à ces défis, les producteurs questionnent l’avenir de leurs activités. “Aujourd’hui, un petit nombre d’acteurs financiers et de multinationales profite de la volatilité des prix, tandis que ceux qui cultivent le cacao peinent à vivre de leur travail”, déplore Blaise Desbordes, directeur général de Max Havelaar France.
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