C’était le 6 octobre dernier. Patrick Pouyanné et Roland Busch, PDG de TotalEnergies et de Siemens, réclamaient dans une lettre au président Emmanuel Macron et au Chancelier allemand Friedrich Merz, l'abolition de la loi sur le devoir de vigilance européen, la principale réglementation européenne en matière de responsabilité sociale et environnementale des entreprises. Cette lettre, révélée par le média Politico, était écrite "au nom des entreprises présentes aux rencontres d’Evian", un rendez-vous très confidentiel de grands patrons français et allemands pour renforcer les relations économiques entre les deux puissances européennes. Parmi les signataires, Orange, Amundi, Danone ou encore Capgemini.
En apparence donc, un bloc solide de grandes entreprises se positionnant contre le devoir de vigilance européen, élément phare du Green deal. Pourtant, quelques jours plus tard, le 17 octobre, le bloc commence à se fissurer. BPI France confiait ainsi à nos confrères de Politico ne pas avoir été consultée pour la rédaction du texte, et ne pas se sentir liée à la lettre. Le gestionnaire d'actifs français Amundi, également dans les supposés signataires, a également confirmé son soutien à la CSDDD. Est-il possible dès lors que les entreprises "signataires" n’aient pas été consultés en amont par TotalEnergies et Siemens ? Si certaines, comme Saint-Gobain, assument et assurent auprès de Novethic "soutenir les différents points abordé