Publié le 20 août 2024

Un mercure qui ne descend pas. Durant 28 nuits, la température n’est pas descendue en dessous de 25°C entre le coucher du soleil et le lever du jour à Séoul. Du jamais-vu depuis 118 ans en Corée. Et cela ne devrait pas s’arranger à l’heure du changement climatique, où un tiers de la population mondiale est touché par un nombre croissant de nuits dépassant les 25°C.

Difficile de trouver le sommeil à Séoul, où les habitants enchaînent depuis bientôt un mois les “nuits tropicales”. Pendant 28 nuits d’affilée, la température n’est jamais redescendue en-dessous de 25°C, entre le coucher et le lever du soleil. Du jamais-vu depuis le début des relevés météorologiques en 1907, selon les données officielles. Et la situation est semblable à Busan, la deuxième ville de Corée du Sud a enregistré quant à elle sa 24e nuit tropicale consécutive, la série la plus longue depuis le début des observations en 1904.

“Habituellement, à cette époque de l’année, la température baisse le matin et le soir, car l’air froid descend du nord-ouest et l’anticyclone du Pacifique Nord se contracte, mais actuellement, nous ne voyons aucun signe de cela”, a expliqué à Channel New Asia Youn Ki-han, directeur de la division des prévisions météorologiques de Séoul. Selon le ministre de l’Intérieur, 21 personnes seraient décédées des suites de ces pics de chaleurs dans le pays depuis le début de l’année.

Des nuits de plus en plus chaudes dans le monde

Ces fortes chaleurs devraient encore perdurer dans les prochains jours, préviennent les autorités. D’ailleurs, le nombre de jours où les températures atteignent les 35 degrés en Corée du Sud a bondi de 7 360% % au cours des 30 dernières années, selon l’Institut international pour l’environnement et le développement (IIED). Alors que dans les autres plus grandes villes du monde, cette hausse avoisine les 52% sur cette même période.

Il va falloir s’y habituer. Alors que fin juillet, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres mettait en garde contre une “épidémie de chaleur extrême”, une étude publiée le 8 août est venue prouver que le mercure ne cesse de monter de jour comme de nuit à cause du changement climatique. Selon le Climate Central, environ un tiers de la population – soit 2,4 milliards de personnes – a connu au moins deux semaines supplémentaires de nuits chaudes.

Un risque mortel

Ce qui n’est pas sans conséquence sur la santé, alertent les scientifiques. “Les températures nocturnes plus élevées, en particulier pendant les périodes chaudes de l’année, peuvent nuire au sommeil et réduire la récupération physique à la suite des températures diurnes élevées, ce qui peut avoir des répercussions en cascade sur la santé”, a expliqué Nick Obradovich, scientifique en chef au Laureate Institute for Brain Research.

Pour ce chercheur, le seuil de 25°C “n’est pas une valeur absolue en dessous de laquelle la santé est bonne et au-dessus de laquelle elle se détériore”, elle entraîne néanmoins des conséquences variables selon les individus, jusqu’à être mortelles, notamment si l’humidité s’ajoute à la chaleur. Plusieurs études ont d’ailleurs déjà démontré que des températures nocturnes supérieures à 25°C détériorent la qualité et la durée du sommeil, augmentant ainsi les risques d’accident vasculaire cérébral ou encore les troubles cardiovasculaires.

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