Les soldes continuent. Et les
conditions désastreuses des travailleuses asiatiques du textile aussi. En témoigne le rapport de l’ONG Global Labour Justice qui fait état de pratiques violentes et illégales sur des sites approvisionnant des géants de la fast fashion comme H&M, Gap ou Walmart.
On voulait acheter "mieux" mais on ne savait pas commentLes consommateurs sont de plus en plus conscients de ces dérives, mais difficile de se passer de ces grandes enseignes et de leurs éventuelles dérives. Pour les aider à acheter des vêtements plus éthiques, Sandra Capponi, Gordon Renouf et Fayçal Fassi-Fihri ont fondé Good on you. Une application qui évalue les marques de vêtements dans trois grands domaines : conditions de travail, environnement et bien-être animal.
"Nous partageons un objectif : créer un monde où les choix commerciaux des consommateurs conduisent les entreprises à être durables et équitables", expliquent les cofondateurs. "En 2013, nous avons commencé à parler à des gens qui voulaient acheter "mieux" mais qui ne savaient pas comment. Ils nous ont dit qu’il était trop difficile de trouver de l’information sur la façon dont une marque se comportait sur les questions qui les intéressaient".
Cinq échelons de "super" à "on évite"
D’où l’idée de Good on you. Concrètement, vous pouvez taper le nom d’une marque dans le moteur de recherche de l’application. Cette dernière va être classée sur cinq échelons : super, bien, c’est un bon début, pas assez bien ou on évite. Et chaque classement est justifié. Ainsi H&M est par exemple positionné en "c’est un bon début" grâce, notamment, à sa collection en coton bio, ses objectifs de 100 % d’énergies renouvelables en 2035 ou son dernier rapport sur la mode responsable. L’application va toujours proposer des alternatives de marques mieux notées.
L’équipe examine l’impact des marques sur les travailleurs de toute la chaîne d’approvisionnement. Elle se penche sur le travail des enfants, le travail forcé, la sécurité des travailleurs, la liberté d’association ou encore le versement d’un salaire décent. Concernant l’environnement, elle prend en considération l’utilisation et l’élimination des ressources, la consommation d’énergie, les émissions de CO2, les impacts sur l’eau, etc. Enfin, le troisième critère, relatif au bien-être animal, identifie l’utilisation de fourrure, de plume, de peau, de cuir ou de poils d’animaux exotiques.
Marina Fabre, @fabre_marina