Publié le 23 février 2018

SOCIAL

Le géant Danone part à l’assaut du bio et débourse 5 millions d'euros pour aider les agriculteurs

Le géant français de l’agroalimentaire amorce une refonte de son modèle de production en France. D’ici 2020, Danone proposera une offre bio sur l’ensemble de ses marques infantiles et il s’engage à ce que d’ici 2025, 100 % des produits cultivés dans l’Hexagone soient issus d’une agriculture "régénératrice" qui préserve les sols. Pour cela, 5 millions d’euros sont mis sur la table cette année pour accompagner les agriculteurs.

Danone souhaite déployer une offre bio pour toutes ses marques infantiles d'ici 2020.
@Danone

Du bio au menu, plats de résistance, desserts et boissons inclus. À quelques jours du Salon de l’agriculture, Danone a dévoilé son plan 2018-2025 (1) et "révolutionne" son modèle de production. Le géant, jusqu’ici peu présent au rayon bio (avec seulement Les 2 Vaches et Provamel), voit grand. Il s’engage à ce que 100 % de ses marques pour enfants proposent une offre bio à horizon 2020. Et vise 30 % de part de marché dans un secteur de plus en plus compétitif.

Dès cette année, six marques emblématiques parmi lesquels le traditionnel yaourt Danone, les petits suisses Danonino, ou encore les pots Blédina vont proposer une gamme bio. À partir du 1er mars, "Les récoltes bio" de Blédina compteront plus de 40 références en magasin. Alors que 50 % des ingrédients des recettes de ces produits sont aujourd’hui d’origine française, l’ambition du leader français est d’atteindre les 80 % d’ici à 2020.

Un "Green Friday" pour soutenir les agriculteurs

Pour cela, Danone prévoit d’accompagner les quelque 2 300 agriculteurs français qui le fournissent quotidiennement. Une centaine d’éleveurs vont ainsi être aidés dans leur conversion vers le bio. Et plus globalement, 5 millions d’euros vont être débloqués cette année pour financer ce changement de modèle vers une agriculture "régénératrice", terme cher à Emmanuel Faber, le PDG de Danone.

"L’agriculture régénératrice a comme postulat la fertilité des sols et le maintien de cette fertilité. En travaillant à leur restauration, nous oeuvrons à l’émergence d’une agriculture qui pourra durablement nourrir la planète, parce que l’autre, celle qui a été développée jusqu’ici, ne le pourra pas. D’ici à 2025, 100 % de nos produits cultivés en France seront issus de l’agriculture régénératrice" explique-t-il dans une interview exclusive à l’hebdomadaire L’Express.

Un "Green Friday", en opposition au Black Friday, va ainsi être lancé en septembre, la date n’ayant pas encore été définie. Ce jour-là, 100 % des ventes de Danone seront consacrées au financement de l’agriculture régénératrice. "Si cette journée est un succès, ça montrera que les consommateurs sont à la recherche de solutions pour faire bouger les choses" complète Emmanuel Faber.

Transparence et simplicité

Du côté des consommateurs, c’est la carte de la transparence qui est jouée. Étiquetage Nutri-score déployé sur tous les produits laitiers frais d’ici fin 2019, simplification des recettes et décryptage du rôle de chacun des ingrédients. Danone a compris l’importance de "reconnecter les consommateurs à leur alimentation" alors que les scandales alimentaires successifs – le dernier en date concernant Lactalis – ne font qu’accroître davantage la méfiance des Français envers les marques.

Le géant laitier mise ainsi sur la simplicité de ses recettes. Parmi les exemples concrets : le retrait de l’aspartame dans tous ses produits laitiers frais, la réduction du taux de sucre dans ses boissons ou encore le remplacement des arômes naturels par des épices et des herbes dans l’alimentation infantile.

"Nous appartenons à une génération, de tous âges, qui cherche à reprendre son destin alimentaire en main. Cela place les marques comme les nôtres devant le choix de résister à cette ambition ou au contraire de la servir. Chez Danone, nous croyons que chaque fois que nous mangeons ou buvons, nous devrions avoir le droit de voter pour le monde et la société dans laquelle nous voulons vivre" conclut Emmanuel Faber. Cette transformation devrait tout de même se traduire par une hausse de 20 à 50 % sur les prix. 

Concepcion Alvarez @conce1


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