Publié le 24 décembre 2020

SOCIAL

"L’après M" : À Marseille, lancement symbolique d’un fast-food social dans un ancien McDonald’s

Dans le quartier de Saint-Barthélémy à Marseille, un ancien McDonald's, à l'arrêt depuis sa liquidation judiciaire, a été réquisitionné par d'anciens salariés qui l'ont transformé en fast-food social. Des milliers de colis alimentaires et des kits d'hygiène ont été distribués depuis la pandémie, alors que le taux de pauvreté dépasse les 40 % dans ce quartier de la deuxième plus grande ville de France. 

L Apres M Twitter JLM
Des milliers de denrées alimentaires ont été distribués dans cet ancien McDonald's.
Twitter Jean-Luc Mélenchon

C'est "l'après M" proclame la nouvelle enseigne sur le toit d'un ex-McDonald's d'un quartier paupérisé du nord de Marseille. Les initiateurs d'un nouveau fast-food social ont lancé symboliquement samedi leur projet de restaurant solidaire avec le soutien de l'ancien député européen José Bové.

À l'arrêt depuis sa liquidation judiciaire en décembre 2019, le McDonald's de Saint-Barthélémy, réquisitionné par d'anciens salariés avec le soutien d'habitants et d'associations, est devenu le centre d'un projet social mêlant banque alimentaire, lieu de formation et d'insertion professionnelle dans un arrondissement, le 14ème, où le taux de pauvreté dépasse les 40 %.

Des burgers bio ou vegan

Ses animateurs qui revendiquent le soutien de 54 associations, indiquent avoir notamment distribué durant le confinement des dizaines de milliers de colis alimentaires et des kits d'hygiène, sans aucune aide publique. Le 19 décembre, des premiers menus de hamburgers bio ou vegan, imaginés par des restaurateurs locaux, ont été offerts aux habitants du quartier, accueillis par une fanfare, mais aussi par quelques politiques, candidats Europe Écologie Les Verts (EELV) ou La France insoumise (LFI) aux régionales, ainsi qu'à l'ancien leader paysan José Bové.

"Ce lieu est devenu un symbole", a lancé devant la presse l'ex-eurodéputé écologiste content de voir "un symbole de la malbouffe se transformer en un lieu de solidarité". Ce projet "dépasse ce quartier ou Marseille car si c'est possible ici, ce sera possible partout", a-t-il ajouté. Il a suggéré à "McDonald's France de céder son local pour un euro symbolique à l'association ou à la ville de Marseille" afin de faciliter ce projet de fast-food social."Qu'est-ce que cela représente? Je sais comment c'est construit, j'en ai démonté un", s'est-il amusé, en référence au célèbre démontage du McDonald's de Millau (Aveyron) en 1999, auquel il avait pris part pour dénoncer une mondialisation débridée et la "malbouffe". 

McDonald’s, un succès fou 

Mais depuis 1999, McDonald’s a changé. Si l’enseigne est toujours la cible de certains militants, sa réputation n’est plus la même. Preuve en est, en 2019, les Français ne sont jamais autant allés chez le géant du fast-food avec 2 millions de visites par jour. Lors du premier déconfinement, pris d’assaut par les consommateurs, certains restaurants avaient d’ailleurs dû fermer leur porte ne pouvant pas gérer correctement cette affluence. 

Même du côté des agriculteurs le ton n’est plus le même. McDonald’s représente un débouché non négligeable pour ces derniers. Selon l’enseigne, 75 % des achats des cinq principales matières agricoles utilisées par le fast-food proviennent de l’Hexagone, c’est notamment le cas pour les pommes de terre, le blé ou la salade.  L’enseigne travaille ainsi avec 34 000 agriculteurs français. 

Marina Fabre, @fabre_marina avec AFP


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