Publié le 08 septembre 2020

SOCIAL

Face à la crise du textile, les marques misent sur les vêtements d'occasion

Alors que le secteur textile a été frappé de plein fouet par le Covid-19, la crise sanitaire est aussi vue comme "une opportunité de changement". Plusieurs enseignes se lancent ainsi dans le marché de l'occasion en ouvrant des espaces dédiés directement dans leur boutique. Elles espèrent renouer avec les clients soucieux de l'environnement et dont le pouvoir d'achat a été affaibli par le virus. 

Vetements CC0 Pixabay
Gémo, Kiabi... Plusieurs enseignes se lancent dans le marché de l'occasion.
CC0

Le Covid-19 a mis le secteur du textile à genou. Les unes après les autres, les enseignes sont tombées, jusqu’à passer par la case redressement judiciaire comme La Halle en juin, le chausseur André en avril ou encore NafNaf. Si certaines ont trouvé des repreneurs tel Camaïeu, qui passe dans les mains de la société Financière Immobilière Bordelaise (FIB), la crise sanitaire est "plus que jamais une opportunité de changement" croit le directeur général de l’Alliance du commerce, Yohann Petit. Pour remonter la pente, les pistes sont nombreuses, l'une d'elles est le marché de l’occasion.

Ce dernier, en plein boom, est pour l’instant l’apanage du commerce en ligne comme Vinted en France, qui capte une grande part du marché. Or, pour faire revenir les consommateurs en magasin, les enseignes ne peuvent plus passer à côté de cette manne. Gémo vient ainsi d’annoncer tester dans trois de ses magasins des espaces dédiés pour les vêtements d’occasion. 

Le marché de l'occasion en plein boom

"La seconde main est un marché d’avenir et nos clients sont nombreux à se tourner vers le prêt-à-porter d’occasion, à la recherche d’une offre à petit prix et d’un nouveau mode de consommation", explique à Ecommercemag Renaud Montin, directeur marketing, digital et innovation. "Ce premier test vise à renforcer la fidélité de nos clients envers notre enseigne tout en accélérant la transformation durable de Gémo", précise-t-il.  

Kiabi se lance aussi dans ce nouveau service. L’enseigne de prêt à porter a ouvert un premier espace avec des vêtements d’occasion vendus de 40 à 80 % inférieurs au prix neuf. L’enseigne propose des articles de plusieurs marques différentes et récupère auprès de ses clients des vêtements de seconde main en échange de bons d’achat à utiliser dans la boutique. Il était temps pour les enseignes traditionnels de suivre ce mouvement de fond car selon l’Institut français de la mode (IFM) quatre Français sur dix ont acheté au moins un vêtement d’occasion en 2019.

La grande distribution ne veut pas passer à côté

La grande distribution veut aussi sa part du gâteau. Alors que la crise sanitaire a redoré le blason des distributeurs qui ont réussi à maintenir à flot les rayons alimentaires, plusieurs d’entre eux se lancent à leur tour sur le marché de l’occasion. Une manière de brandir l’argument écologique tout en redonnant du pouvoir d’achat aux clients, lésés par le Covid-19. Auchan propose désormais un espace seconde main dans 15 de ses hypermarchés. Il a noué un partenariat avec la startup française Patatam, concurrente de Vinted, dont le réseau s’étend à vitesse grand V. C’est aussi via ce fripier que Kiabi et Gémo se sont lancé dans la seconde main. 

Ces partenariats font écho à ceux noués entre Thred Up, une plateforme de revente de textile de seconde main en ligne très connu aux États-Unis et deux enseignes populaires, Macy’s et JC Penney. Selon une étude de GlobalData, d’ici 2028 les ventes de produits d’occasion vont atteindre 64 milliards de dollars aux États-Unis, de quoi dépasser les enseignes de la fast fashion qui ont généré 44 milliards de dollars. "Avec l’essor des marchés de la revente en ligne, il ne fait aucun doute que la demande pour les marques est à son plus haut niveau. Trouver un produit d'occasion unique pour beaucoup moins cher est un frisson émotionnel", analysait alors Michelle Wlazlo, vice-présidente exécutive et négociante en chef de JCPenney.

Marina Fabre, @fabre_marina


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