Publié le 07 octobre 2020
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Bruno Le Maire contre une interdiction systématique de la publicité pour les produits polluants comme les SUV
Le ministre de l'Economie, Bruno le Maire, s'est dit opposé mardi à une interdiction de la publicité sur les produits polluants, comme le demandaient la Convention citoyenne pour le climat et plusieurs propositions de loi, dont une récente du groupe Ecologie-Démocratie-Solidarité. Le ministre prône en revanche une information plus claire des consommateurs sur leur impact écologique.

@CCO/montage BH
Interdire la publicité pour les produits polluants comme les SUV, c’était l’une des propositions phares mais polémiques de la Convention citoyenne sur le climat. Pour Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, cela n’est pourtant pas la bonne solution. "Vous avez le choix entre interdire et informer. Comme je crois à l'intelligence des Français, je pense qu'il faut informer le consommateur", a-t-il déclaré lors d’un entretien sur France Inter.
"Je suis convaincu que si on informe très clairement les Français sur les dommages que causent à l'environnement certains véhicules très polluants, ils changeront leurs habitudes de consommation", estime-t-il. Les SUV sont en effet particulièrement dans le viseur des partisans d’une interdiction de la publicité pour les produits les plus néfastes pour l’environnement en raison de leurs fortes émissions carbone. Mardi 6 octobre, un nouveau rapport de l'ONG WWF dénonçait encore "l'impact écrasant des SUV sur le climat" et leur croissance rapide dans le parc automobile français "incompatible" avec le respect des engagements français de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Plus de transparence des entreprises sur les émissions de Co2
Le ministre s’est dit "totalement opposé à la voie de l’interdiction systématique" de certains produits comme le demandent certaines propositions de loi comme celle d’Ecologie-Démocratie-Solidarité. Celle-ci visait notamment l'interdiction progressive à partir de 2022 de la publicité pour les voitures soumises à un malus ou les produits d'électroménager les plus gourmands en électricité. Mais elle a été retoquée la semaine dernière en Commission développement durable. Le ministre propose la mise en place d’un "message beaucoup plus clair sur les émissions de Co2". Cela pourrait "être extrêmement utile pour garantir qu'on lutte plus rapidement contre le réchauffement climatique", estime-t-il.
Le gouvernement pourrait ainsi demander aux entreprises qu’elles soient plus transparentes sur leurs émissions de CO2, a-t-il précisé, mentionnant des discussions en cours avec les Parlementaires sur ce sujet. Mais tous les membres de l’Exécutif ne semblent pas au diapason. Le ministre de l’Economie se différencie ainsi des propos de la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, qui s'est pour sa part déclarée "favorable à un encadrement" de la publicité et a souligné que la publicité "incite à consommer un certain nombre de produits", alors qu'il y a des produits "dangereux pour l'environnement".
Béatrice Héraud avec AFP