Publié le 16 septembre 2020
GOUVERNANCE D'ENTREPRISE
Kim Kardashian, Leonardo DiCaprio… Les stars américaines appellent au boycott de Facebook contre la haine en ligne
Le boycott de Facebook se poursuit. Alors que des centaines d'entreprises comme Unilever, Coca-Cola ou Patagonia ont décidé de rejoindre le mouvement StopHateForProfit, un appel à arrêter de faire des profits sur le dos de la haine fin juin, c'est au tour des célébrités de s'impliquer. Kim Kardashian, Leonaro DiCaprio, Jennifer Lawrence ont décidé de geler leurs comptes Facebook et Instagram pendant 24 heures pour que Facebook durcisse sa politique de modération des messages racistes notamment.

Kim Kardashian
Ce sont des stars qui sont suivies par des millions de followers. Kim Kardashian, Leonardo Di Caprio, Jennifer Lawrence ou encore Katy Perry ont décidé de geler leurs comptes Facebook et Instagram pendant 24 heures ce mercredi 16 septembre. En cause : la haine en ligne. "Je ne peux pas rester silencieuse alors que ces plateformes continuent à permettre la diffusion de la haine, de la propagande et de la désinformation", a écrit sur son compte twitter Kim Kardashian, une des personnalités les plus suivies sur Instagram avec 188 millions d’abonnés.
I love that I can connect directly with you through Instagram and Facebook, but I can’t sit by and stay silent while these platforms continue to allow the spreading of hate, propaganda and misinformation - created by groups to sow division and split America apart pic.twitter.com/XkxzABn7qw
— Kim Kardashian West (@KimKardashian) September 15, 2020
Depuis quelques mois déjà, la gronde monte contre la politique de modération de ces réseaux sociaux. Facebook, qui a racheté Instagram en 2012, est en effet accusé de ne pas réguler correctement les groupes et messages incitant à la haine, au racisme ou à la violence. Le 24 août dernier, le patron du réseau, Mark Zuckerberg a d’ailleurs dû s’excuser après la mort de deux militants anti-racistes à Kenosha dans le Wisconsin. Une page Facebook appelant à prendre les armes contre ces militants, et signalée plusieurs fois par les internautes, n’avait pas été supprimée par le réseau social. Mark Zuckerberg avait alors reconnu une "erreur opérationnelle".
Un boycott suivi par 1 000 entreprises
Si Facebook a toujours défendu sa faible modération au nom de la liberté d’expression, il a dû faire des concessions face à la fronde. En juillet, plus de 1 000 entreprises ont décidé de boycotter le réseau social à travers la campagne #StopHateForProfit, un appel à arrêter de faire des profits sur le dos de la haine. Ce mouvement, que les célébrités américaines viennent de rejoindre à l’appel d’un collectif d’organisations qui compte l’association de défense contre l’antisémitisme Anti Defamation League (ALD) et l’organisation de défense des droits des Noirs aux États-Unis (NAACP), a fait chuter en Bourse Facebook a de multiples reprises. Au plus fort de la mobilisation, le 26 juin, l’action de Facebook avait chuté de 8 % en Bourse.
Début juillet, le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, avait rencontré des représentants du mouvement, qui lui avaient réclamé dix mesures immédiates. Le dirigeant avait seulement accepté l’une d’entre elles, à savoir la nomination d’un dirigeant de haut rang avec une expérience du mouvement pour les droits civiques. Les représentants du mouvement avaient décidé de poursuivre leur action, dont fait partie cet appel au boycott d’Instagram mercredi, lancé auprès de tous les internautes, entreprises, célébrités ou influenceurs.
Le collectif de neuf associations demande notamment à Facebook d’augmenter les moyens alloués à la lutte contre les contenus haineux, ou de retirer les fausses informations liées à l’élection présidentielle américaine. En août, Facebook a annoncé avoir supprimé quelque 790 comptes liés au mouvement QAnon, théorie complotiste pro-Trump. Début septembre, la plateforme a aussi annoncé un durcissement de ses règles en matière de publicité politique.
Marina Fabre, @fabre_marina avec AFP