Face à la disparition annoncée de notre civilisation, la Terre va avoir sa propre boîte noire, à l’instar de celles utilisées dans les avions pour tenter d’expliquer un crash. Cette "Earth’s Black Box" a été imaginée par la société de communication australienne Clemenger BBDO en collaboration avec des chercheurs de l’Université de Tasmanie. Il s’agit d’alerter aujourd’hui sur l’urgence climatique mais aussi d’expliquer demain aux potentielles générations futures comment nous en sommes arrivés là.

Cette boîte noire va être matérialisée par un monolithe en acier de dix mètres, rempli de disques durs alimentés par des panneaux solaires, et posé au bout du monde, sur l’île de Tasmanie, au sud-est de l’Australie. Il va être construit en début d’année prochaine mais des informations sur le climat ont d’ores et déjà commencé à être enregistrées, notamment à propos de la COP26 qui s’est tenue en novembre à Glasgow.

"Tirer des leçons et demander des comptes"

"La Boîte noire de la Terre enregistrera chaque pas que nous faisons vers cette catastrophe. Des centaines de compilations de données, de mesures et d’interactions relatives à la santé de notre planète seront collectées en permanence et stockées en toute sécurité pour les générations futures", résument les créateurs du projet sur leur site, persuadés que notre civilisation va s’éteindre, à moins que l’on "transforme radicalement notre mode de vie".

"L’idée est que si la Terre s’effondre à cause du changement climatique, cet appareil d’enregistrement indestructible sera là pour que ceux qui restent puissent en tirer des leçons", explique Jim Curtis, directeur exécutif de la création chez Clemenger BBDO, au média australien ABC. "Il est également là pour demander des comptes aux dirigeants – pour s’assurer que leur action ou inaction est enregistrée".

La boîte enregistrera des données sur la température de l'air et de la mer, l’acidification des océans, les gaz à effet de serre dans l’atmosphère, la population humaine ou encore la consommation d’énergie. Elle se servira aussi d’un algorithme pour sélectionner et sauvegarder des actualités, des tweets, des publications. Les chercheurs estiment que sa capacité de stockage s’épuisera dans 30 à 50 ans. Certains dénoncent un coup de comm' tandis que d'autres ironisent sur le fait "de prendre des notes" au lieu d'agir.

Concepcion Alvarez @conce1