En marge de la réunion des ministres de l’Environnement du G7 à Bologne, Nicolas Hulot a précisé vouloir "très rapidement travailler sur des financements innovants", y compris la taxe sur les transactions financières (TTF), dont l’avancement est au point mort en Europe.
En pourparlers depuis six ans, cette taxe n’est plus portée que par 10 pays européens (1), dont la France, qui peinent à se mettre d’accord sur ses contours. La TTF permettrait notamment de financer les politiques de lutte contre le réchauffement climatique. Le nouveau président Emmanuel Macron a dit lui-même vouloir la valider "d’ici la fin de l’été". lors d’une rencontre avec les ONG.
Mais le projet a encore été retiré de l’ordre du jour du dernier conseil des ministres de l’économie et des finances européens fin mai, à la demande de… Bruno Le Maire, le nouveau ministre de l’Économie.
Manque deux milliards de dollars
Sur les autres sujets liés au climat, Nicolas Hulot assure que "la France veut aller plus vite dans la lutte contre le réchauffement climatique, en dépit du retrait des États-Unis de l’Accord de Paris, qui pose un grave problème de financement pour venir en aide aux pays les plus touchés par les effets du réchauffement climatique". Les États-Unis s’étaient engagés à contribuer au financement du fonds vert pour le climat, à hauteur de trois milliards de dollars, dont un milliard déjà versé.
"Nous allons probablement rehausser nos propres objectifs de réduction d’émission de gaz. En tout cas les accélérer dans le calendrier", a ainsi déclaré le ministre. La France veut réduire de moitié sa consommation d’énergie d’ici à 2050 et donc, "mécaniquement", des centrales nucléaires seront fermées, a-t-il répondu sur la réduction du parc nucléaire français.
Un accord à 6 sur le climat
Nicolas Hulot a par ailleurs jugé qu’il ne fallait pas céder au "catastrophisme" face au retrait américain de l’Accord de Paris, soulignant que cet accord "irréversible" était "le seul cadre juridique des négociations". "Dans le contexte que nous connaissons, la réponse de la communauté internationale reste unanime et soudée pour rappeler que l’Accord de Paris n’est pas renégociable car on ne négocie pas le sort de la planète. (…) L’économie bas carbone, qui sera le modèle dominant, est en marche, cette transition est irréversible".
Au terme du G7 Environnement, l’Italie, le Canada, l’Allemagne, le Japon, le Royaume-Uni et la France ont fait front commun pour défendre l’Accord de Paris face à des États-Unis encore une fois bien isolés. Au moment de la signature du communiqué final, Washington a tenu à rajouter en note de bas de page que les États-Unis poursuivraient l’effort de réduction des émissions de CO2 "d’une façon conforme à [leurs] priorités intérieures, préservant à la fois une forte économie et un environnement sain".
(1) France, Allemagne, Belgique, Portugal, Autriche, Slovénie, Grèce, Espagne, Italie, Slovaquie.
Concepcion Alvarez @conce1
Publié le 21 juin 2023
En marge du sommet des ministres de l’environnement du G7, qui s’est clôturé lundi 12 juin à Bologne en Italie, le ministre de la Transition écologique et solidaire a dit vouloir avancer sur la question des financements innovants, y compris sur la mise en place d’une taxe sur les transactions financières, vieux serpent de mer au sein de l’Union européenne.
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