Publié le 02 octobre 2019
ENVIRONNEMENT
RWE, premier émetteur de CO2 en Europe, vise la neutralité carbone en 2040
La neutralité carbone à l’horizon 2050, voire 2040, est une ambition affichée par de plus en plus d’industriels. Mais c'est la surprise quand celle-ci provient de RWE, l’énergéticien le plus émetteur de gaz à effet de serre en Europe. Le groupe engage pour les 20 ans à venir une transition énergétique appuyée sur les renouvelables.

@RWE
Il est surtout connu pour être l’un plus gros exploitant de centrale charbon en Europe et le plus émetteur de CO2 en Europe. Pourtant, l'énergéticien allemand RWE vise la neutralité carbone d'ici 2040, avec une sortie des énergies fossiles doublée d'une montée en puissance dans les renouvelables, secteur dans lequel il vient d'absorber les activités de son compatriote E.on.
"Le lignite", charbon brun très polluant exploité sur de vastes surfaces, "et l'énergie nucléaire ont jeté les fondations sur lesquelles nous bâtissons le nouvel RWE", reconnaît le patron Rolf Martin Schmitz dans un communiqué. Mais le vaste échange d'actifs entrepris entre RWE et E.on, pour spécialiser le premier dans la production d'électricité et le deuxième dans la distribution, se double d'une mutation des sources d'énergie exploitées par la compagnie.
Fin du charbon en 2038 pour l’Allemagne
RWE compte ainsi investir 1,5 milliard d'euros par an "dans les éoliennes offshore et terrestres, le photovoltaïque et le stockage", un montant susceptible d'atteindre "2 à 3 milliards d'euros" annuellement selon "les partenariats" conclus. En parallèle, RWE va progressivement fermer ou reconvertir ses centrales à charbon au Royaume-Uni et aux Pays-Bas d'ici 2030.
En Allemagne, il retirera du réseau les réacteurs concernés "en fonction des recommandations" d'une commission instituée en début d'année, qui a fixé l'horizon 2038 pour sortir de cette énergie. RWE, qui a diminué d'un tiers ses émissions de dioxyde de carbone entre 2012 et 2018, vise par ce biais "une réduction additionnelle d'environ 70% d'ici 2030", et se donne la décennie suivante pour absorber autant de CO2 qu'elle en émet.
Le groupe, actuel numéro trois européen des renouvelables derrière l'espagnol Iberdrola et l'italien Enel, négocie en ce moment avec Berlin des compensations pour fermer ses centrales à lignite, alors qu'il doit retirer environ trois gigawatts de capacité d'ici 2022.
Ludovic Dupin avec AFP