Publié le 21 juin 2019
ENVIRONNEMENT
L'Oréal, Nestlé, Unilever... les plus grandes entreprises sont exposées à un risque climatique évalué à 1 000 milliards de dollars
1 000 milliards de dollars, c'est le risque que le changement climatique fait peser sur les 200 plus grandes entreprises au monde, de l'Oréal à Apple, en passant par Nestlé ou encore BMW. Le CDP, qui a compilé les données de ces multinationales, alerte sur le fait que ces risques pourraient se faire sentir dans les cinq prochaines années.

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Apple, BlackRock, L’Oréal, BMW, Nestlé, ou encore Unilever, les plus grandes entreprises mondiales font face à des risques climatiques intenses et imminents. Le CDP a analysé les données de plus de 200 de ces multinationales, dont la capitalisation boursière combinée avoisine les 17 000 milliards de dollars. Résultat : les risques climatiques auxquels elles vont faire face sont estimés à près de 1 000 milliards de dollars. Et ces impacts pourraient frapper dans les cinq prochaines années, alerte l’ONG dans un rapport publié le 4 juin (1).
Plus de 80 % des entreprises prévoient ainsi des événements climatiques extrêmes, une hausse des températures mondiales et une augmentation des tarifications carbone. Les pertes potentielles dues uniquement aux actifs dépréciés sont estimées à 250 milliards de dollars. C’est le cas notamment des actifs liés aux combustibles fossiles devenus non rentables en raison des évolutions de marché dues à la transition vers une économie sobre en carbone, ou des entreprises fortement exposées aux impacts physiques du changement climatique.
Des opportunités deux fois plus importantes que les risques
La bonne nouvelle est que les opportunités commerciales liées au changement climatique pèsent plus lourd que les risques, avec des gains cumulés de 2 100 milliards de dollars. “Ces opportunités incluent l'augmentation des revenus résultants de la demande de produits et services à faibles émissions (tels que les véhicules électriques), les changements de préférences des consommateurs et l'augmentation de la disponibilité des capitaux, les institutions financières favorisant de plus en plus les producteurs à faibles émissions”, explique le CDP.
En moyenne, la valeur potentielle des opportunités liées au climat représente près de sept fois leur coût de réalisation. Les entreprises du secteur financier, qui concentrent près de 80 % de la valeur totale de l’ensemble des risques financiers, seraient aussi les grandes gagnantes de la transition vers une société bas-carbone. Ses revenus potentiels sont évalués à 1 200 milliards de dollars, largement devant les industries manufacturières (338 milliards de dollars), les services (149 milliards de dollars), les combustibles fossiles (141 milliards de dollars) et l'agroalimentaire (106 milliards de dollars).
"Le cadre en matière d’action climatique n'a jamais été aussi clair pour les entreprises. Notre analyse montre que le changement climatique génère une multitude de risques, notamment des actifs dépréciés, des évolutions de marché, des dommages physiques résultant d'impacts climatiques, ainsi que des impacts tangibles sur les résultats des entreprises. Mais il est extrêmement encourageant que les entreprises signalent dans le même temps que la valeur potentielle des opportunités climatiques dépasse de loin les coûts d’investissement dans la transition", analyse Nicolette Bartlett, directrice Changement Climatique du CDP.
Concepcion Alvarez, @conce1
(1) Voir le rapport du CDP.