Publié le 17 octobre 2018

En France, une cinquantaine de “zones à défendre” (ZAD) sont répertoriées et regroupent un nombre variable de militants. Elles sont sous l’étroite surveillance des renseignements. Une douzaine de sites font même l’objet d’une vigilance accrue car la situation pourrait dégénérer à tout moment. Alors qui pour succéder à Notre-Dame-des-Landes, évacuée en avril dernier ?

Alors qu’à Notre-Dame-des-Landes, évacué en avril, les autorités planchent sur l’avenir des terres agricoles, à l’autre bout de la France, les opposants au Grand contournement ouest de Strasbourg n’en démordent pas. Ils viennent d’écrire à Emmanuel Macron pour demander un moratoire sur ce projet. En septembre, 150 d’entre eux avaient été évacués de la ZAD du Moulin, à Kolbsheim, en Alsace, occupée depuis plusieurs mois.
Une quinzaine sont revenus fin septembre et menacent désormais d’entamer une grève de la faim d’ici le 22 octobre s’ils ne sont pas entendus. C’est donc à l’Est que la France pourrait voir resurgir sa prochaine “ZAD” emblématique.
Infog carte zad france
Mais les candidats pour succéder à Notre-Dame-des-Landes ne manquent pas. En France, une cinquantaine de sites considérés comme des “zones à défendre” sont surveillés par les services des renseignements. Parmi eux, une douzaine fait l’objet d’une vigilance particulière. Bure, aux confins de la Meuse et la Moselle, fait aussi partie des candidats les mieux placés.
C’est dans cette commune que doit être construit un centre d’enfouissement profond pour les déchets nucléaires les plus radioactifs. En février dernier, la ZAD a été évacuée et la Maison de Résistance où cohabitent une trentaine de militants a été perquisitionnée plusieurs fois.
Ne pas laisser s’enkyster les ZAD
Parmi les autres points chauds de l’Hexagone, il y a aussi la construction de méga centre commerciaux en région parisienne ou près de Toulouse, un projet de gazoduc dans le sud de la France, la construction d’une ligne TGV entre Lyon et Turin ou encore d’un Center Parcs dans l’Isère, et le projet Montagne d’or en Guyane, de l’autre côté de l’Atlantique. Le gouvernement vient d’ailleurs de lancer une mission sur les enjeux socio-économiques de l’exploitation à ciel ouvert de cette mine géante en pleine forêt tropicale. 
D’autres combats locaux plus anciens, comme le déstockage de déchets toxiques à Stocamine, en Alsace, le démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis, à l’arrêt depuis 1985, ou le barrage de Sivens pourraient aussi devenir le théâtre d’une mobilisation accrue. En lice, il faut tout de même compter sur une centaine de projets jugés inutiles ou néfastes pour la planète par leurs opposants. En début d’année, le Premier ministre Édouard Philippe affichait sa détermination à ne pas laisser “s’enkyster” les ZAD occupées par des militants.
Concepcion Alvarez, @conce1

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