Crédit : DARREN HULL / AFP

Le Canada n’en finit plus de se battre contre les incendies. Après l’Alberta, la Nouvelle Ecosse et le Québec au printemps, ce sont maintenant les territoires situés au nord et à l’ouest du pays qui s’embrasent. Jeudi 17 août, la ville de Yellowknife, l’une des plus grandes de la région du Grand Nord, ordonnait ainsi l’évacuation de ses habitants. Près de 20 000 personnes ont, en quelques heures, quitté la zone par la route et les airs pour se réfugier en Alberta. Du côté de la Colombie-Britannique, 30 000 résidents ont également fui les feux, alors que les incendies approchaient vendredi 18 août la ville de Kelowna. Au total, sur l’ensemble de la saison, plus de 168 000 personnes ont dû être évacuées dans le pays. 

15 millions d’hectares de forêt sont par ailleurs partis en fumés en 2023 selon l'Agence France Presse, soit davantage que la superficie de la Grèce. Un véritable record qui laisse craindre une intensification des feux de forêt. Alors que les températures au Canada augmentent deux à trois fois plus vite que sur le reste de la planète, une nouvelle étude publiée le 22 août estime que le changement climatique a rendu sept fois plus probables les conditions météorologiques favorables aux incendies dans la région du Québec. 

Crédit : DAVID SWANSON / AFP

Lundi 21 août dernier, le sud de la Californie a subi de fortes précipitations suite au passage de la tempête tropicale Hilary. La pluie, qui a atteint des niveaux exceptionnels pour la région, a entrainé de nombreuses inondations, forçant la fermeture de certains axes routiers, d’écoles, de parcs et de commerces. En seulement quelques heures, c’est ainsi l’équivalent de près d’une année de précipitation qui s’est déversé sur la ville de Palm Springs. 

"A l’heure actuelle, toutes nos routes sont inondées. On ne peut plus entrer ni sortir (..) et c’est le cas pour la majorité de la vallée de Coachella. Nous sommes tous coincés", expliquait sur CNN Grace Elena Garner, maire de l’agglomération. Les intempéries ont également provoqué d’importantes coupures de courant, laissant plus de 45 000 habitants sans électricité selon NBC News. L’état d’urgence a été déclaré dans la région qui n’avait pas connu de tempête tropicale depuis 85 ans. Une nouvelle catastrophe pour la Californie, en première ligne face à la crise climatique.

Canaries : 7 % de l'île brulés

Crédit : DESIREE MARTIN / AFP

Du côté de l’Europe, l’Espagne n’est pas non plus épargnée par les feux de forêt. Mardi 15 août, un nouvel incendie s’est déclaré sur l’île de Tenerife, dans l’archipel des Canaries. Toujours en cours, il a déjà réduit en cendres près de 15 000 hectares, soit plus de 7% de la superficie de l’île rapporte Le Monde. Un bilan qui pourrait aller jusqu’à 21 000 hectares selon Pedro Martínez, chef des services forestiers et qui viendrait s’ajouter aux plus de 65 000 hectares dévastés depuis le début de l’année dans le pays, d’après les chiffres du ministère de la Transition écologique et du Défi démographique. 13 000 personnes ont par ailleurs du quitter leur logement pour se mettre en sécurité.

"Dévastateur", cet incendie "d’une échelle que les Canaries n’avaient jamais connue avant" donne du fil à retordre aux pompiers sur place qui se heurtent à des conditions météorologiques venant compliquer la situation explique la cheffe du gouvernement de Tenerife (Cabildo), Rosa Davila. Les feux se sont en effet propagés à grande vitesse, suite à des "vagues de chaleur successives" selon Victoria Palma, conseillère technique du Cabildo. Si les autorités estiment que "le pire est passé", les températures repartant à la hausse en Espagne cette semaine ne devraient pas faciliter le travail des secours.

Crédit : AFP

En Inde, la mousson a également fait de nombreuses victimes. Selon les premiers bilans partagés par les autorités le mardi 15 août, 65 personnes seraient décédées dans des inondations et des glissements de terrain importants. En cause, des précipitations massives entraînant la dégradation, voire la destruction, d’infrastructures routières, ferroviaires et électriques, paralysant plusieurs milliers d’habitants. Les États septentrionaux de l’Uttarakhand et de l’Himachal Pradesh ont été particulièrement touchés.

Quelques semaines plus tôt, la Yamuna, rivière traversant la capitale New Delhi, atteignait son plus haut niveau depuis 45 ans. Et les aléas climatiques ne touchent pas encore à leur fin dans le pays : des pluies torrentielles devraient continuer à s’abattre dans les régions nord pendant les prochains jours, indique le département météorologique indien (IMD). Bien que ces événements extrêmes soient courants durant les périodes de mousson, leur intensité et leur fréquence sont renforcées par le changement climatique rappellent les scientifiques. 

Hawaï : l’île de Maui dévastée par les feux

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Les images font froid dans le dos. Aux États-Unis, il ne reste rien de la ville de Lahaina située sur l’île de Maui, dans l’archipel d’Hawaï. Les incendies ont tout dévasté sur leur passage entre le 8 et le 9 août dernier. Au-delà des dégâts matériels, plus de 12 000 habitants et touristes ont été évacués de l’île. 114 personnes seraient décédées et des centaines de victimes sont encore portées disparues selon un bilan provisoire laissant penser qu’il s’agirait de l’incendie le plus meurtrier du pays depuis un siècle. Si l’origine des feux reste pour l’instant inconnue, plusieurs facteurs sont d’ores et déjà mis en avant pour expliquer leur intensité.

La partie occidentale de Maui est en proie "depuis deux ans" à la sécheresse, a expliqué à l’AFP Roxanne Zimmerman, habitante de Lahaina. Des vents forts alimentés par l’ouragan Dora, combinés à une faible humidité et à une abondance de végétation sèche ont provoqué les conditions idéales pour ces départs de feux. À cela s’ajoute la menace que fait peser sur ces régions le phénomène El-Niño. "L’enfant terrible du Pacifique", associé au réchauffement climatique, devrait rendre les aléas climatiques, comme les ouragans, plus intenses dans les années à venir.

Florine Morestin