Publié le 06 novembre 2019
ENVIRONNEMENT
[Génération climat] Les étudiants du Réveil écologique publient un guide anti-greenwashing pour choisir leur futur employeur
Les étudiants passent à la vitesse supérieure. Après un manifeste signé par plus de 31 000 étudiants, le collectif Pour un réveil écologique publie un guide anti-greenwashing pour aider les étudiants à choisir leur futur employeur. Des outils qui augmentent un peu plus la pression exercée sur les entreprises. Voici le septième épisode de notre série dédiée à la mobilisation de la jeunesse sur le climat.
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Pour aider les étudiants à choisir leur entreprise en fonction de leurs valeurs, le collectif d'étudiants du Réveil écologique a mis en place des outils qui permettent d’analyser, avec le recul, la politique environnementale d’une entreprise. Parmi ceux-ci, on retrouve un guide anti-greenwashing tout juste mis en ligne sur une plateforme à destination des étudiants et des jeunes diplômés !
"Méfiez-vous des labels privés". "Attention aux termes trompeurs connotés positivement comme le gaz naturel". "Ne tombez pas dans le piège de la compensation miracle" parce que la priorité est "d'éviter et de réduire" plutôt que compenser. "Méfiez-vous des fluctuations des émissions de gaz à effet de serre qui ne sont pas liées à une volonté de l'employeur mais simplement à la conjoncture".
Ces conseils doivent permettre aux étudiants de muscler leur sens critique avant de choisir leur employeur. "Ces outils vont permettre de concrétiser l’engagement que nous avons pris il y a un an", explique Claire Egnell, membre du collectif. "Jusqu’ici l’engagement environnemental était relégué au plan personnel alors que notre travail, notre métier, occupe une grande partie de notre temps", avance Claire Egnell, étudiante à Science Po et à l’ENS.
Une pression accrue sur les entreprises
C’est un nouveau coup de pression des étudiants sur les entreprises. Celui-ci n'en est pas à son coup d'essai. En octobre 2018, il avait publié un manifeste en octobre 2018 appelant à un changement en profondeur notamment dans le choix du futur employeur. Plus question de foncer tête baissée vers des entreprises qui ferment les yeux sur la crise écologique. Si le mouvement a été initié par des étudiants de grandes écoles, les 31 000 signataires viennent désormais de tous les établissements du supérieur.
"Une entreprise qui a du mal à recruter, ou qui ne recrute que des jeunes démotivés, est une entreprise vouée à l’échec", affirme Chloé Vincent, étudiante à Paris Dauphine et membre du collectif. "Donner à nos camarades les moyens de se mettre au service d’employeurs qui prennent à bras-le-corps la question de la transition écologique, c’est aussi faire pression sur les très nombreuses entreprises qui ne s’y investissent pas sérieusement, et qui vont connaître des problèmes de recrutement croissants".
Certains étudiants n’hésitent pas à boycotter les entreprises dont la politique environnementale n’est pas suffisante ou certains secteurs qu’ils savent incompatibles avec un monde à 1,5 °C. "Ce Manifeste marque une très forte prise de conscience chez les jeunes et on le remarque de plus en plus chez nos nouvelles recrues. C’est un signal qui doit nous interpeller et qu’on doit prendre en compte", réagissait en mars Nathalie Devulder, directrice RSE du Réseau de transport d’électricité (RTE).
Marina Fabre, @fabre_marina