Publié le 12 mars 2022
ENVIRONNEMENT
Élections présidentielles : I4CE lance un comparateur des propositions environnementales des principaux candidats
Le climat est le grand absent de la campagne présidentielle - éclipsé par la guerre en Ukraine mais déjà peu évoqué avant l'invasion russe. Alors que le premier tour de l'élection se tient dans moins d'un mois, le think tank I4CE a voulu voir ce qu'il en était du côté des programmes. Et la bonne nouvelle, c'est que la majorité des candidats ont des propositions sur le sujet, un budget cohérent et chiffré. Demandez le programme !

DR / Montage CA
À moins d’un mois de l’élection présidentielle, le think tank I4CE lance un comparateur des propositions environnementales des principaux candidats (ceux qui étaient en tête des sondages début janvier) : Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse et Eric Zemmour. Celui d’Emmanuel Macron sera analysé dès sa publication. Et la bonne nouvelle est que si le climat est totalement absent de la campagne présidentielle – 1,5% du temps médiatique pour la semaine du 28 février – il n’est pas absent des programmes, à l’exception de ceux de Marine Le Pen et Eric Zemmour, qui contiennent à ce jour très peu de mesures.
Le comparateur conçu par I4CE permet de faire des recherches par thématique ou par candidat. (Capture d'écran)
"Les quatre autres candidats ont des propositions et aucun ne remet en cause l’objectif de baisse des émissions de gaz à effet de serre françaises d’ici 2030. Tous sont même prêts à le réviser pour contribuer au nouvel objectif européen en la matière, récemment revu à la hausse (-55% contre -40% actuellement, ndr)", note I4CE. "Anne Hidalgo et plus encore Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon ont un budget cohérent et chiffré sur le sujet. Mais c’est (sans surprise) sur leurs stratégies de financement que les candidats divergent", poursuivent les auteurs.
Investissement privé ou public ?
Pour Valérie Pécresse, opposée à toute forme "d’écologie punitive", c’est l’investissement privé qui doit être mobilisé pour financer la transition énergétique. À contrario, pour Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon, il faut une intervention forte de l’État. Le candidat de La France insoumise propose ainsi une augmentation des investissements publics de plus de 45 milliards d’euros par an, financée par une fiscalité sur les plus riches ou la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale.
Yannick Jadot et Anne Hidalgo assument également un interventionnisme important. Ils souhaitent renforcer le cadre réglementaire et fiscal, et en parallèle relever significativement les investissements et co-financements publics, respectivement de 25 et 14 milliards d’euros par an. Contrairement à Jean-Luc Mélenchon, ils ne veulent pas cesser d'appliquer les règles budgétaires européennes actuelles, mais les réformer pour favoriser l’investissement vert, analyse I4CE.
Des consensus pour une transition juste, hérités des Gilets jaunes
Au-delà des stratégies, plusieurs consensus émergent entre les quatre candidats sur, par exemple, la nécessité d’adapter la France aux impacts du changement climatique et le rôle clé des collectivités. Il y a aussi consensus, et c’est plus surprenant, sur la suppression progressive des subventions aux énergies fossiles, la transparence sur l’utilisation des recettes de la taxe carbone voire de la fiscalité écologique, ou encore l’accompagnement renforcé des ménages modestes.
"On peut analyser ces derniers consensus, tout comme celui sur le gel de la taxe carbone, comme l’héritage de la crise des Gilets jaunes : l’enjeu social et les inégalités sont désormais au cœur des débats sur le climat. Ne l’oublions pas. Le prochain locataire de l’Elysée aura la lourde tâche d’organiser une transition qui soit juste" conclut Benoit Leguet, le directeur général d’I4CE.
Concepcion Alvarez @conce1