Publié le 10 août 2021
ENVIRONNEMENT
Après le dernier rapport du GIEC, les appels à l’action se multiplient… une fois de plus
Le rapport du GIEC est alarmant sur le changement climatique. Il est de plus en plus rapide et de plus en plus violent. Mais personne n’est vraiment surpris de ces nouvelles conclusions. Tant que le monde ne prendra pas le chemin de la sobriété en matière de carbone, la situation ne fera que se dégrader. De nombreux experts déplorent l’incapacité du monde à écouter les alertes lancées.

Sandrine Marty-Hans Lucas-Hans Lucas via AFP
L’Europe a mis les voyants au rouge, l’Agence Internationale de l’énergie (AIE) met en garde contre un danger imminent… et le 6e rapport du GIEC, publié le 9 août, vient une nouvelle fois sonner l’alarme. Selon les experts, plusieurs points de bascule ont déjà été franchis et les effets du changement du climatique se feront maintenant sentir pour des milliers d’années. Les appels à l’action fleurissent, à l’image du hashtag #Timetoact ("le temps d’agir") qui a fleuri sur les réseaux.
Mais ces appels, souvent sans suite, finissent par lasser. Inger Andersen, patronne de l'ONU-Environnement, s’énerve : "Vous nous parlez depuis plus de 30 ans des dangers de laisser la planète se réchauffer. Le monde a écouté, mais n'a pas entendu. Le monde a écouté, mais n'a pas agi assez vigoureusement. Résultat : le problème que représente le changement climatique est là, maintenant. Personne n'est en sécurité. Et c'est de pire en pire de plus en plus vite".
Même lassitude du côté de Greta Thunberg : "Le nouveau rapport du GIEC ne contient pas de vraies surprises. Cela confirme ce que nous savons déjà de milliers d'études et de rapports précédents - que nous sommes dans une situation d'urgence. C'est un résumé solide (mais prudent) de la meilleure science disponible actuelle. Il ne nous dit pas quoi faire. C'est à nous d'être courageux et de prendre des décisions basées sur les preuves scientifiques fournies dans ces rapports".
The new IPCC report contains no real surprises. It confirms what we already know from thousands previous studies and reports - that we are in an emergency. It’s a solid (but cautious) summary of the current best available science. 1/2
— Greta Thunberg (@GretaThunberg) August 9, 2021
Le glas de fossiles
Pour les activistes écologistes d’Extinction Rebellion, qui appellent à la désobéissance civile, ce rapport est un nouveau motif pour agir. "Les mêmes gouvernements qui ont ignoré l'Accord de Paris ne nous sauveront pas (…) Seule la résistance civile le peut". L’association reprend les mots d’une activiste Claire Totty : "Nous n'avons pas besoin de plus de données pour nous dire à quel point c'est grave. Nous sommes en rébellion ouverte jusqu'à ce que nous voyions une action réelle. Rejoignez-nous et nous serons les leaders dont nous avons besoin. Désobéissez au système qui tue la vie sur terre".
D’aucuns critiquent le peu de référence faite aux énergies fossiles dans le rapport rendu public. Du coup, c’est le secrétaire général des Nations unies qui s’en charge. Il assure que ce rapport "doit sonner le glas du charbon et des énergies fossiles, avant qu'ils ne détruisent la planète". Il assure que "les pays devraient également mettre un terme aux nouvelles explorations et production d'énergies fossiles et déplacer les subventions aux énergies fossiles vers les renouvelables".
Boris Johnson, Premier ministre britannique dont le pays va accueillir la prochaine COP26, appuie : "Nous savons ce qu'il faut faire pour limiter le réchauffement de la planète : reléguer aux oubliettes le charbon et passer à des sources d'énergie renouvelables, protéger la nature et financer le climat". Greenpeace s’enthousiasme et twitte sobrement : "Chère industrie des énergies fossiles, nous vous retrouverons au tribunal". L’ONG fait référence aux actions juridiques qui se multiplient face aux États et aux pétroliers.
Dear fossil fuel industry,
We'll see you in court.#IPCC #ClimateJusticehttps://t.co/0YV397wIaI— Greenpeace (@Greenpeace) August 9, 2021
Ludovic Dupin, @LudovicDupin