Publié le 22 mai 2019
ÉNERGIE
Biodiversité, climat et Montagne d’or au menu du premier Conseil de défense écologique du 23 mai
Le premier Conseil de défense écologique, nouvelle arme brandie par Emmanuel Macron en conclusion du Grand Débat National, se tiendra jeudi 23 mai en présence du Président et de neuf ministres permanents. Parmi les premiers sujets mis sur la table, l'évaluation du plan biodiversité présenté l'été dernier, le plan climat, la rénovation thermique ou encore la Montagne d'or, projet de mine à ciel ouvert en Guyane.

@Élysée
C’est un lancement éclair. Un mois à peine après avoir été annoncé, le premier Conseil de défense écologique (CDE) se tiendra ce jeudi 23 mai, à l'Élysée, sous la coupe du président Emmanuel Macron. Cette nouvelle instance va réunir de façon régulière le Premier ministre ainsi que neuf ministres permanents - Transition écologique, Économie, Budget, Affaires étrangères, Agriculture, Collectivités territoriales, Santé, Logement et Outre-mer – et en fonction de l’ordre du jour, d’autres ministres, directeurs d’administration ou opérateurs de l’État.
La biodiversité figure en tête des sujets à traiter après le rapport choc de l'IPBES, la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité, rendu début mai. "Le président l’a déclaré récemment devant les experts du monde entier : nous ferons le bilan du Plan biodiversité et nous verrons s’il doit y avoir des mesures complémentaires. Le même travail sera fait sur le plan climat. Puis il y aura d’autres sujets comme la rénovation thermique ou des projets comme la Montagne d’or (NDR, une mine à ciel ouvert en Guyane)" détaille François de Rugy, le ministre de la Transition écologique et solidaire, interviewé dans Le Parisien.
"L'urgence climatique au cœur de toutes nos politiques"
Suite au Grand débat national et à la crise des Gilets jaunes, Emmanuel Macron a dit vouloir "mettre au cœur de toutes nos politiques cette urgence climatique". Le CDE aura ainsi pour mission de définir les orientations en matière de transition écologique, et notamment de lutte contre le changement climatique, de préservation de la biodiversité et de protection des milieux et ressources naturels. Il fixera les priorités dans ces domaines, s'assurera de leur prise en compte dans l'action de la politique du gouvernement et du suivi de leur mise en œuvre.
Le Haut Conseil pour le climat, instauré en novembre dernier, sera par ailleurs auditionné chaque année par le Conseil de défense écologique "pour présenter son rapport annuel sur le respect de nos objectifs de baisse des émissions de gaz à effet de serre et ses recommandations", a précisé le ministre François de Rugy, le 15 mai, en conseil des ministres.
"L'heure n'est plus à l'incantation"
"Avec la mise en place de la convention citoyenne pour le climat (NDR, qui rassemblera 150 Français tirés au sort et tiendra sa première réunion courant juin), également annoncé le 25 avril dernier par le Président, la France se dote d’une gouvernance et d’institutions robustes pour prendre les décisions nécessaires en matière de transition écologique, sur la base d’expertises partagées et de concertations approfondies auprès des citoyens", a déclaré Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement.
De son côté, le Réseau Action Climat France demande des mesures concrètes. "L’heure n'est plus à l'incantation ou aux petits pas, mais à l’action : c’est aussi le message adressé par l’ensemble des mobilisations sans précédent organisées ces derniers mois sur le climat", réagit l'ONG dans un communiqué. Fin des avantages fiscaux pour le secteur aérien, mise en place d’une contribution climat solidaire sur les énergies fossiles, rénovation des passoires énergétiques, préconisations claires pour réduire la consommation de viande … la liste de suggestions est longue.
Concepcion Alvarez, @conce1