Publié le 13 mars 2021
ÉNERGIE
Les voitures électriques nécessitent beaucoup moins de matières premières, selon Transport et Environnement
30 kilogrammes, c’est la consommation totale de matières premières d’une batterie de voiture électrique après recyclage, selon une étude de Transport et Environnement. À comparer aux 17 000 litres de carburant nécessaires pour une voiture à essence pendant sa durée de vie… Pour l’ONG, il est crucial que l’Union européenne amplifie les efforts sur le recyclage des batteries afin de continuer à améliorer le bilan environnemental de la voiture électrique.

@CCO
Contrairement à une idée reçue, il faut beaucoup moins de matières premières pour faire avancer un véhicule électrique, que pour une voiture à moteur thermique. L’ONG Transport et Environnement a fait le calcul. Une voiture électrique rechargée aux énergies renouvelables aurait besoin de 58 % d'énergie en moins par rapport à une voiture thermique sur tout son cycle de vie, selon l’étude intitulée "Du pétrole sale aux batteries propres". Celle-ci est publiée alors que les ventes de véhicules électriques explosent et que des usines de batteries ouvrent en Europe. La construction de vingt-deux usines de batteries électriques sont prévues d’ici 2025, suffisamment pour couvrir les besoins européens.
Transport et Environnement a décomposé la manière dont une voiture utilise l’énergie tout au long de son cycle de vie. Pour un véhicule électrique, 60 % de l'énergie consommée sert à la recharger, 23 % pour la fabrication de la batterie, 11 % pour la fabrication du reste du véhicule et 7 % pour la production des éoliennes et panneaux solaires. Dans le cas d'une voiture à moteur thermique, 77 % de l'énergie est brûlée sous forme de carburant (17 000 litres de pétrole ou 13 500 litres de diesel sur 225 000 kilomètres), et 18 % est utilisée pour l'extraction, le raffinement et le transport du pétrole.
Les futures batteries devraient avoir besoin de moins de matières premières pour fonctionner. D’ici 2030, le poids de lithium nécessaire par batterie devrait être divisé par deux, la quantité nécessaire de cobalt devrait baisser des trois quarts et celle de nickel d’un cinquième, estiment les auteurs de l’étude.
Grande part du recyclage
Mais le recyclage des batteries aura aussi une grande part à jouer. "Les voitures électriques sont au cœur d'une économie circulaire dans laquelle les matières premières peuvent être recyclées pour produire d'autres batteries", explique Lucien Mathieu, un des auteurs de l'étude. Une batterie de voiture électrique est composée d'environ 160 kilos de métaux, dont une grande part de graphite, aluminium et nickel.
Avec l'amélioration des technologies de recyclage, seuls 30 kilos resteraient difficiles à réutiliser, selon l'ONG. Le recyclage des batteries est "crucial pour réduire la pression sur la demande de matières premières (comme le lithium, le cobalt ou le nickel, ndlr) et limiter l'impact que leur extraction peut avoir sur l'environnement et les populations", souligne Lucien Mathieu.
La Commission européenne a proposé, en décembre 2020, des objectifs minimums de recyclage de 65 % du poids des batteries d'ici 2025 et 70% d'ici 2030. Transport & Environnement veut pousser l'Europe à aller plus loin, en imposant un recyclage du lithium à 90 %, par exemple, et en développant ses capacités de recyclage, "très limitées" pour l'instant. En termes d'émissions de gaz à effet de serre, l'utilisation de voitures électriques produit 63 % de CO2 en moins (principalement pendant la phase de production), en moyenne en Europe, que les thermiques, selon une précédente étude de l'ONG.
La rédaction avec AFP