Publié le 11 janvier 2021
ÉNERGIE
En pleine année noire pour l'automobile, les ventes de voitures électriques explosent en France
La crise du Covid-19 a produit un effet dévastateur sur les ventes de voitures neuves, qui se sont effondrées en 2020. Les voitures électriques et hybrides ont pourtant réussi à tirer leur épingle du jeu, avec un triplement de leurs ventes en France et dans d’autres pays d’Europe. Celles-ci ont été portées par la réglementation sur les émissions de CO2 et par le développement des gammes des marques automobiles.

@Renault
Petit à petit, la voiture électrique commence à entrer dans les habitudes des automobilistes français. Ceux-ci ont en effet plébiscité ces motorisations au cours de leurs achats en 2020. La part des véhicules hybrides (essence et électrique), hybrides rechargeables et totalement électriques s’est envolée par rapport aux autres motorisations. Elle atteint 11,2 % du marché. Les voitures électriques à elles seules représentent désormais 6,7 % des ventes, contre seulement 1,9 % en 2019.
La pandémie de Covid-19 ne semble pas avoir ralenti les appétits pour ces nouveaux véhicules, au contraire. Un succès d'autant plus important que, globalement, le marché automobile, lui, s’est effondré en 2020 (-25,5 % en France). En valeur absolue, les ventes de véhicules électriques et hybrides ont, eux, été multipliées par trois. Les deux constructeurs nationaux profitent d’ailleurs largement de cet engouement en s’arrogeant la moitié des ventes de voitures électriques dans l'Hexagone avec la Renault Zoé et la Peugeot e-208.
Poussés par la réglementation
Cet envol de l’électrique tient aux aides massives mises en place par le gouvernement pour l’achat de véhicules moins émetteurs en gaz à effet de serre. Les constructeurs sont de plus poussés par la réglementation européenne à réduire les émissions moyennes de CO2 de leurs ventes à moins de 95 grammes de CO2 par kilomètre. Selon le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), les émissions moyennes de voitures neuves vendues sont tombées à 91 gCO2/km en décembre dernier, contre 96 gCO2/km en janvier 2020.
Cela signifie que les marques automobiles ont développé leurs gammes de véhicules à faibles émissions. Ils ont électrifié des modèles existants, comme Peugeot qui a sorti la version électrique de la 208, ou produit des modèles dédiés, comme Volkswagen avec la sortie de l’ID.3 courant 2020. Ils ont également développé leur offre de véhicules hybrides et hybrides rechargeables, qui fonctionnent à la fois à l’électricité et à l’essence.
Ces motorisations sont cependant pointées du doigt par les associations environnementales. L’organisation Transport et Environnement a récemment publié une étude montrant que les émissions réelles des motorisations hybrides rechargeables dépassaient celles annoncées par les constructeurs.
Fin annoncée du moteur thermique
Outre la pression européenne sur les émissions, les constructeurs sont également confrontés aux ambitions des États qui, pour atteindre leurs propres objectifs de réduction de gaz à effet de serre, annoncent la fin des ventes de motorisations thermiques et hybrides. La France prévoit l’arrêt de la commercialisation des véhicules essence, diesel et hybrides en 2040.
Le gouvernement britannique a, pour sa part, décidé d’avancer ses objectifs en interdisant la vente d’essence et de diesel dès 2030, et l’interdiction des hybrides en 2035. Les ventes commencent donc à s’en ressentir, les marchés britannique et allemand ont également vu un triplement des ventes de voitures électriques en 2020, comme en France.
D’autres pays sont encore plus ambitieux. C’est le cas de la Norvège, qui s’est fixé l’objectif de 100 % de ventes de voitures sans émission à partir de 2025. La part de l’électrique y a déjà dépassé les 50 % en 2020 et le gouvernement s'est d'ores et déjà engagé à ne plus acheter de véhicules thermiques.
Arnaud Dumas, @ADumas5