Publié le 21 mars 2025
C’est un phénomène qui prend de l’ampleur aux Etats-Unis : le “revenge quitting” consiste à démissionner au moment le moins opportun afin de perturber la bonne marche de l’entreprise. Un néologisme de plus qui témoigne des mutations portées par les salariés de la génération Z face à des conditions de travail considérées comme toxiques.
- Après le “loud quitting” et le “conscious unbossing”, une nouvelle tendance venue des Etats-Unis bouscule le monde du travail : c’est le “revenge quitting” (que l’on pourrait traduire par le “démissions vengeresse”). Concrètement, ce phénomène correspond au fait de démissionner du jour au lendemain avec fracas, pour perturber l’activité de l’entreprise et protester contre ses conditions de travail, son management ou son manque d’éthique.
- Une enquête conduite aux Etats-Unis auprès de plus de 1 000 salariés, et publiée début janvier par la plateforme Software Finder, révèle que 17% des répondants auraient déjà quitté leur emploi “pour se venger” par le passé et 28% s’attendent à observer ce type de démission dans leur entreprise en 2025. Parmi les raisons évoquées les plus récurrentes, le niveau de salaire revient pour 48% des employés interrogés et le manque d’opportunités internes pour 34%.
- Mais les conditions de travail et le management arrivent également en bonne place, ces critères étant particulièrement portés par la génération Z. 40% des salariés de moins de 28 ans expliquent se sentir dévalorisés au sein de leur entreprise, 44% estiment manquer de reconnaissance et 33% indiquent pâtir d’un déséquilibre entre vie professionnelle et personnelle. Contrairement à leurs ainés, les jeunes travailleurs priorisent leur santé mentale, leurs valeurs et leur équilibre par rapport à leur emploi.
- Allant de pair avec un “marché de l’emploi vigoureux, où les salariés ont davantage d’options”, le revenge quitting traduit une véritable mutation des attentes des employés de la génération Z, analyse Forbes. “Les lieux de travail qui n’offrent pas de flexibilité, de croissance et de respect des limites personnelles enregistrent des taux de rotation plus élevés, car les jeunes employés reconnaissent qu’ils ont plus d’options que jamais auparavant, souligne le média américain. Le message est clair : si un emploi ressemble à un piège, la génération Z trouvera un moyen d’en sortir, à ses propres conditions.”
- Alors peut-on s’attendre à un phénomène similaire en France ? Selon une enquête Ipsos publiée en juin 2024, les moins de 30 ans placent la rémunération (75%), le bien-être au travail (63%) et l’équilibre entre vie privée et professionnelle (60%) parmi les principales raisons pouvant les pousser à quitter leur emploi. Mais ils affirmeraient “avant tout privilégier le dialogue à la démission”, à la condition que celui-ci permette une évolution de la situation en “quelques jours ou semaines”.
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