Publié le 8 novembre 2024

L’année 2024 devrait être la plus chaude jamais enregistrée, et franchir pour la première fois le seuil de 1,5°C de réchauffement, selon les données de l’observatoire européen Copernicus. Un record qui sonne comme une alerte à quelques jours de l’ouverture de la COP29 à Bakou.

Encore et encore, les records climatiques tombent. Cette fois-ci, c’est le service européen de données environnementales Copernicus qui l’annonce : avec un mois d’octobre qui sera le deuxième le plus chaud de l’histoire, l’année 2024 devrait elle aussi battre des records climatiques, et même franchir le seuil symbolique de +1.5 degré de réchauffement climatique.

“Après 10 mois, il est désormais quasiment certain que 2024 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée et la première année avec plus d’1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels”, explique ainsi Samantha Burgess, directrice adjointe du service changement climatique de Copernicus. Il est même “probable” que le réchauffement ait dépassé 1,55°C durant l’année calendaire.

L’objectif 1,5°C déjà compromis ?

Selon Copernicus, le mois d’octobre a été le deuxième plus chaud dans le monde, après octobre 2023, avec une température moyenne de 15,25°C. C’est 1,65°C de plus que les niveaux préindustriels de 1850-1900, avant que l’utilisation massive des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) ne réchauffe fortement l’atmosphère et les océans. C’est aussi le 15e mois sur une période de 16 mois que la température moyenne dépasse 1,5°C de réchauffement.

Le franchissement de ce seuil d’1,5°C de réchauffement climatique pour la première fois sur la moyenne d’une année, est particulièrement symbolique. Ce chiffre correspond en effet à l’objectif le plus ambitieux de l’Accord de Paris, signé à la COP21 en 2015, qui appelait à “contenir le réchauffement bien en-dessous de 2°C et à poursuivre les efforts pour le limiter à 1,5°C.” Si l’accord fait référence à des tendances climatiques de long terme, et que la moyenne devra rester au-dessus d’1,5°C de réchauffement pendant 20 à 30 ans pour que l’on considère que la limite a été véritablement franchie, le signal reste particulièrement alarmant, à quelques jours de l’ouverture de la COP29, qui doit permettre d’accélérer l’action internationale en matière de lutte contre le changement climatique.

Cette COP, qui s’ouvre le 11 novembre à Bakou en Azerbaïdjan, sera notamment consacrée à la délicate recherche d’un nouvel objectif de financement climatique Nord/Sud. Pour Samantha Burgess, la “nouvelle étape dans les records de température mondiales [franchie en 2024] devrait servir de déclencheur pour rehausser l’ambition” lors des négociations. Un véritable défi aux lendemains de l’élection de Donald Trump, qui a qualifié le changement climatique de “canular”, et dont la politique pourrait contribuer à accélérer encore le réchauffement climatique global.

Evénements météorologiques extrêmes

Les chiffres records de l’année 2024 résonnent en tout cas particulièrement alors que s’enchaînent dans le monde des événements météorologiques extrêmes de plus en plus intenses. Dernièrement, les terribles inondations en Espagne dans la région de Valence, aggravées par la crise climatique, ont fait plus de 200 morts. Copernicus note d’ailleurs que les précipitations ont été supérieures aux moyennes en octobre dans la péninsule ibérique, mais aussi en France, dans le nord de l’Italie, ou en Norvège. Des perturbations climatiques qui devraient s’accentuer, selon les prévisions des scientifiques et du GIEC, qui s’accordent sur le fait que les précipitations extrêmes sont devenues plus fréquentes et plus intenses sur la majeure partie de la planète en raison du changement climatique.

Selon les derniers calculs de l’ONU, le monde se dirige actuellement vers un réchauffement climatique “catastrophique” de 3,1°C au cours du siècle, si les trajectoires d’émissions globales ne sont pas rapidement infléchies. Même en intégrant toutes les promesses faites par les Etats en matière de réduction de leurs émissions, la température moyenne mondiale grimperait de 2,6°C. Des seuils qui provoqueraient une hausse considérable des événements climatiques extrêmes, des sécheresses, des pluies torrentielles et des inondations.

Découvrir gratuitement l'univers Novethic
  • 2 newsletters hebdomadaires
  • Alertes quotidiennes
  • Etudes