Lundi 25 janvier, pour la troisième nuit consécutive, plusieurs villes des Pays-Bas ont été le théâtre de manifestations qui se sont transformées en émeutes. L’instauration d’un couvre-feu entre 21 heures et 4h30 du matin, le premier depuis la seconde guerre mondiale, a mis le feu aux poudres. D’après les médias locaux, la plupart des émeutiers sont des militants opposés au confinement et des jeunes frustrés par des mesures de plus en plus dures dans un pays où, jusqu’à récemment, le dispositif pour faire face au coronavirus était parmi les plus laxistes d’Europe.
Kan de politie het geweld rond de avondklokrellen nog wel aan? Al drie dagen op rij gaat het, telkens in andere steden, mis met zwaar geweld. https://t.co/NeIXHx9qA6
— De Telegraaf (@telegraaf) January 26, 2021
Si depuis le calme est revenu dans ce pays du nord en raison notamment d’un renforcement du dispositif policier, ces contestations ne sont pas un cas isolé. Face à l’annonce d’un confinement stricte, du 25 janvier au 8 février, le Liban s’est à son tour enflammé. À Tripoli, le jour de l’annonce, des manifestants ont lancé des pierres sur le siège des autorités locales avant que la situation ne dégénère, a indiqué l’agence nationale d’information ANI en soulignant qu’ils protestaient "contre le confinement, les amendes et la grave situation économique". Alors que le pays traverse une grave crise économique, le confinement empêche les plus pauvres qui survivent grâce à des petits boulots, de subvenir à leur besoin.
Emmanuel Macron attentif
Du même côté de la Méditerranée, ce sont les Tunisiens qui sont descendus dans la rue. Dans plusieurs régions, des heurts entre des jeunes défavorisés et la police ont eu lieu depuis la mi-janvier. Les revendications : une meilleure politique sociale et la libération de centaines de protestataires interpellés par la police après les conflits. L’armée a même été déployée dans la ville devant les institutions de l’État pour empêcher tout éventuel débordement. La presse tunisienne trouve dans cette situation, très tendue, un écho aux manifestations qui avaient soulevé le pays en 2011 lors de la révolution du jasmin qui a conduit à la chute du président Zine el Abidine Ben Ali.
Si en Espagne, en Écosse, au Danemark, les manifestations anti-émeutes sont plus marginales, elles illustrent la colère qui gronde chez une partie de la population. Et le gouvernement français regarde de près ses mouvements. Depuis le début de la semaine, les médecins pressent en effet Emmanuel Macron et Jean Castex de confiner, pour la troisième fois, l’Hexagone pour faire face au virus mutant. Le variant britannique, plus contagieux, représente déjà 10 % des cas en Île-de-France. Mais le Président est attentif à "l’épuisement moral" des Français et ne veut pas que le pays connaisse, à son tour, une flambée de violence. Emmanuel Macron se laisse donc une semaine pour considérer les effets du couvre-feu avant de prendre de nouvelles mesures.
Marina Fabre, @fabre_marina avec AFP