Publié le 11 mai 2020
Les premières images du déconfinement dessinent une France divisée. Entre la première manifestation d'Extinction Rebellion post-confinement à Marseille contre la surconsommation, et les longues files d'attente devant les boutiques de vêtement Zara par des clients voulant retrouver une vie normale, la fracture est visible. En attendant, dans les transports en communs franciliens, les travailleurs se sont parfois retrouvés dans des trains bondés où il était impossible de respecter les distances de sécurité. 

De longues files d’attente devant Zara


Ce sont des images qui ont été largement relayées sur les réseaux sociaux. À Bordeaux, malgré la pluie, des internautes ont filmé une longue file d’attente devant la boutique de vêtements Zara. Même chose rue de Rivoli à Paris. Une priorité, en ce premier jour de déconfinement, qui a interpellé de nombreuses personnes.


"Deux mois de confinement pour réfléchir à notre surconsommation, à l’extinction de la biodiversité, à la surexploitation de la Terre… Premiers réflexes de certains : courir chez Zara", dénonce un internaute. D’autres défendent une manière de retrouver une vie normale et de la légèreté après un confinement de plus de cinquante jours. Des images qui font écho à celles tournées devant les drive de McDonald’s il y a une semaine. Le fast-food avait en effet tenté de rouvrir ses drives mais devant l’affluence, il avait dû faire machine arrière.

Des trains bondés en Île-de-France


Si cette première journée de déconfinement se déroule "correctement" dans les transports en commun, selon Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’État chargé des Transports, des images de trains bondés ont pourtant été publiées. À la gare du Nord, le photographe du Monde Benjamin Girette a ainsi filmé des attroupements sur le quai du RER D. 


Des dizaines de personnes agglutinées, essayant de rentrer dans le train, sans pouvoir respecter les distances de sécurité que la crise sanitaire impose. La même scène s’est déroulée sur la ligne 13. La journaliste de BFM TV, Ashley Chevalier, s’est filmée dans une rame où "la distanciation sociale est tout bonnement impossible à respecter et les stickers collés au sol paraissent bien ridicules", a-t-elle déclaré à l’antenne avant d’expliquer que cette affluence anormale était due à un retard de 40 minutes de la première rame du métro du matin.


Les premières manifestations post-confinement


Ce sont des mini-manifestations qui ont eu lieu dans plusieurs endroits en France. À Toulouse, les antennes locales des syndicats CGT et Sud ont appelé à manifester devant le CHU de la ville pour demander davantage de moyens pour l’hôpital. Ils demandent la création d’un nouvel hôpital au nord de la cité rose et la protection sanitaire du personnel hospitalier. Plus globalement ils réclament l’arrêt des "logiques marchandes en vigueur dans les hôpitaux depuis une dizaine d’années".


À Marseille, c’est l’organisation Extinction Rebellion qui a protesté sur la Canebière contre un retour "à une consommation excessive". Une cinquantaine de militants ont ainsi défilé sous la pluie avant d’être arrêtés par la police. Cinq personnes ont été placées en garde à vue.


Marina Fabre, @fabre_marina

Découvrir gratuitement l'univers Novethic
  • 2 newsletters hebdomadaires
  • Alertes quotidiennes
  • Etudes