Publié le 9 janvier 2018
Le principal syndicat agricole, la FNSEA, présentait ce 9 janvier ses vœux à la presse. S'il se dit globalement "satisfait" des États généraux de l'alimentation, il fustige la position de Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire, notamment sur le glyphosate. "Il stigmatise les agriculteurs", juge la présidente du syndicat Christiane Lambert pour qui le ministre veut aller trop vite. 

Pas de répit pour l’agriculture. Christiane Lambert a présenté ce matin, mardi 9 janvier, ses vœux à la presse. La présidente du principal syndicat agricole est revenue sur une année 2017 "chargée". "Emmanuel Macron va très vite, il dirige la France comme une startup. Nous avons l’obligation de travailler plus vite et mieux", constate-t-elle.
Bras de fer entre le ministre de l’Écologie et la FNSEA 
La FNSEA s’est dite "satisfaite" des États généraux de l’alimentation mais a fustigé l’absence de Nicolas Hulot lors de la clôture de l’événement le 21 décembre dernier. Le ministre de la Transition écologique et solidaire avait boycotté l’événement car, selon lui, le "compte n’y était pas" sur les sujets environnementaux, notamment sur les produits phytosanitaires, avait-il expliqué au journal Le Monde.
Il faut dire que le ministre venait, un mois plus tôt, de subir un échec à la Commission européenne. La France s’était positionnée pour un renouvellement de 3 ans du glyphosate dans l’Union européenne. Après des années de tergiversations, l’agent actif du désherbant le plus vendu au monde, le Roundup, a finalement été renouvelé pour cinq ans à la suite du revirement de l’Allemagne.
Nicolas Hulot ne nous laisse pas le temps 
La FNSEA avait alors loué le "pragmatisme" de l’Europe et fustigé la position de la France. Ce 9 janvier, Christiane Lambert a été claire : "On n’aura pas une France sans médicament, on n’aura pas non plus une France sans produits phyto". Elle ajoute : "quand une plante est malade on la soigne, quand un animal est malade on le soigne, quand une personne est malade on la soigne".
Pour la présidente de la FNSEA, "l’absence de Nicolas Hulot n’a pas été comprise par les organisations syndicales" qui ont estimé que le ministre les "stigmatisait""Il promet la fin du thermique en 2040 mais il ne nous laisse pas le temps à nous, agriculteurs, de trouver des solutions techniques à une réduction des produits phyto. Il nous stigmatise", juge la FNSEA.
Pas addict à la chimie 
Le syndicat agricole souhaite suivre le plan Ecophyto 2, soit un objectif de -25 % de produits phyto en 2020 et -50 % en 2025. Des objectifs "déjà ambitieux", juge Christiane Lambert. Problème : le plan Ecophyto est peu suivi par les agriculteurs. Il a succédé au plan Ecophyto 1, initié dans le cadre du Grenelle de l’environnement en 2008. L’objectif était alors de -50 % de produits phytosanitaires en 10 ans, soit en 2018. Pourtant, selon l’INRA, entre 2009 et 2013, la consommation nationale de pesticides a augmenté de 5 %.
Aujourd’hui, le plan Ecophyto ne porte aucune obligation de résultat. Mais la FNSEA s’engage à accompagner les agriculteurs dans cette démarche, via, notamment, les chambres d’agriculture. "Dans l’agriculture une baisse des produits phyto entraîne une perte de rentabilité. On n’est pas addict à la chimie, il y a vraie prise de conscience, mais c’est difficile", a argumenté la présidente. 
Marina Fabre@fabre_marina

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