Les Gilets jaunes sont un mouvement contestataire spontané et acéphale qui s’est lancé en novembre 2018, en premier lieu sur les réseaux sociaux. Son élément déclencheur initial repose sur la croissance de la taxe carbone planifiée par le gouvernement, qui a eu pour effet de faire augmenter le prix des carburants. Pour les Gilets jaunes, cette hausse est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de la fiscalité. Rapidement, ce sont des états généraux de la fiscalité qui ont été demandés par les manifestants avant de tourner à un mouvement directement orienté contre le Président de la République Emmanuel Macron.
Son symbole de rassemblement vient du gilet jaune porté par les automobilistes pour être visibles sur la route dans la nuit. À travers ce vêtement rassembleur, il s’inscrit par-là dans la continuité de nombreux mouvements de contestation : bonnets rouges contre l’écotaxe, Women’s March contre Donald Trump (bonnets roses avec des oreilles de chats), tentatives de révolution en jean en Biélorussie et des parapluies à Hong-Kong…
En revanche, à la différence de ces autres mouvements, celui des Gilets jaunes se caractérise par son côté hétéroclite. Cela a pour conséquence la difficulté à le structurer et l’agrégation de groupuscules violents qui font parfois dégénérer les rassemblements.
Le 30 novembre, les Gilets jaunes ont publié un communiqué d’une quarantaine de revendications, présentées comme non-exhaustives. Elles se rapportent principalement à la fiscalité, au pouvoir d’achat, aux retraites, à une refonte de la vie institutionnelle, ainsi qu’à l’Europe ou encore aux services publics. À l’égard du pouvoir politique, les demandes sont variées, allant parfois d’une demande de dissolution de l’Assemblée nationale jusqu’à la destitution du Président de la République.