La société Cambridge Analytica appartenait en partie à la famille de Robert Mercer, un gestionnaire de fonds spéculatifs américain. En collaboration avec Stephen Bannon, Alexander Nix et Christopher Wylie, cette structure fut créée dans le but d’influencer les élections étasuniennes de mi-mandat en 2014. En effet, Cambridge Analytica a fourni des services d'analyse de données dans le cadre de 44 campagnes électorales tout au long année. Même si le rôle de Cambridge Analytica est encore sujet à controverses, la société fait l'objet d'enquêtes criminelles aux Etats-Unis ainsi qu’en Grande Bretagne. En mars 2018 les journaux New York Times et The Observer ont rapporté que l'entreprise avait acquis et utilisé des données personnelles d'utilisateurs de Facebook. Au total les données de 87 millions d'utilisateurs du réseau social ont été acquises par l'intermédiaire de 270 000 utilisateurs de Facebook ayant eu recours à une application appelée « This Is Your Digital Life ». Ce programme aurait permis une telle récupération de données car il aurait été conçu en violation des règles d’utilisation du site : en effet les utilisateurs de l'application « This Is Your Digital Life » lui accordaient, à leur insu, la permission d'accéder aux profils de leurs amis et de connaître ainsi leurs dates de naissances, localisations géographiques, ainsi que les pages Facebook aimées.
On estime par ailleurs qu’environ 200 000 personnes en France ont pu être atteintes. L’utilisation des données aurait principalement servi au courant conservateur, dans le cadre de l’élection présidentielle de Donald Trump mais pas seulement. L'ancien salarié de Cambridge Analytica, Christopher Wylie affirme quant à lui que sans Cambridge Analytica le Brexit aurait été impossible. En effet, loin de se limiter uniquement au continent américain, les données ainsi recueillies ont servi à appuyer plusieurs campagnes politiques dans des pays tels que l’Inde, le Mexique, Malte ou bien encore le Kenya. L’Information Commissioner's Office du Royaume-Uni a demandé un mandat de perquisition sur les serveurs de l'entreprise à la Haute Cour Britannique. Ce mandat leur a été accordé, autorisant la fouille des bureaux qui a lieu 23 mars 2018. Le 1er mai 2018, Cambridge Analytica et sa société mère ont déposé une demande d'ouverture de procédure d'insolvabilité. Parallèlement, une société portant le nom d’Emerdata a été créée. Les hommes qui étaient à l’origine du scandale ont pris la tête de cette nouvelle société depuis 2017.